La réaction de Zine Abidine Ben Ali, ancien président de la République, à l’audition d’Imed Trabelsi s’est faite attendre. Elle a fini par arriver le soir du samedi 21 mai 2017, à 20h, selon son avocat Mounir Ben Salha. D’après ce dernier, Ben Ali a réagi aux propos du neveu de Leila Trabelsi concernant leurs supposés liens dans le monde des affaires, ou encore sur la supposée visite de Ben Ali à Imed Trabelsi suite à son accident de 1996.
« Je n’ai aucun lien avec les travaux, encore moins avec les affaires d’Imed Trabelsi », affirme Zine Abidine Ben Ali à son avocat. Concernant l’accident, l’ancien Chef de l’État souligne qu’à l’époque, il n’avait d’autres occupations que le développement, le pouvoir d’achat et la sécurité. « Étant sur le banc des accusés, Imed Trabelsi a le droit de dire des mensonges », déclare Ben Ali d’après son avocat. Il poursuit : « Imed Trabelsi est pris en otage par la commission de l’Instance Vérité Dignité (IVD). Par conséquent, il n’est pas libre de s’exprimer. Son seul souhait : quitter la prison. Lorsque l’on est dans cette situation, on n’est jamais libre et le risque du chantage pratiqué par l’Instance devient réel. Imed peut donc formuler des affirmations en fonction des exigences de l’Instance ».
Ben Ali va plus loin en accusant l’Instance d’œuvrer contre l’intérêt de la Tunisie. « Son travail va à l’encontre de l’intérêt national, celui du peuple et même celui de ses propres membres et de sa présidente – Sihem Ben Sedrine -. L’Instance ne fait que diviser les tunisiens, attiser la haine et remuer le couteau dans la plaie, tout en faisant preuve de provocation morale. Elle va à l’encontre de l’unité nationale », assure Ben Ali à son avocat.
D’autre part, l’ancien président s’est dit désolé de voir Imed Trabelsi se confier à l’IVD. « Le juge doit être impartial et neutre. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. L’Instance profite d’Imed Trabelsi pour servir des agendas politiques bien déterminés en dehors de son affaire », regrette encore Ben Ali.