Dans une déclaration accordée à Mosaïque, Hichem Snoussi, membre de la HAICA, a affirmé que le fait que la chaîne privée Attassia dénonce des pressions qu’on a exercé sur elle pour ne pas diffuser l’interview de Moncef Marzouki est un bon pas. Toutefois, il a appelé les responsables de la chaîne à dévoiler les noms des personnalités et des parties politiques ayant exercé ces pressions ainsi que toutes les données relatives à ce sujet.
Hichem Snoussi a affirmé que le représentant juridique de la chaîne et son PDG Moez Ben Gharbia ont affirmé lors d’une séance d’audition au siège de la HAICA qu’ils n’ont pas cédé aux pressions de la part d’une quelconque partie politique pour empêcher la diffusion de l’interview de l’ancien président provisoire de la République programmée pour la soirée du mercredi dernier. Hichem Snoussi a affirmé que la HAICA a insisté pour que l’interview en question soit diffusée tant qu’elle ne contient pas des violations. Il a par ailleurs affirmé que la HAICA a appelé la présidence de la République ainsi que la présidence du gouvernement à l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. Il a indiqué que le PDG de la chaîne Attassia TV s’est abstenu de donner des noms ou des numéros de téléphones des personnalités politiques impliquées dans cette présumée affaire de censure.
De toute évidence, si la rumeur sur la marche arrière de Moez Ben Gharbia se confirmait, on pourrait constater que ce genre de revirement n’est nullement surprenant de sa part. Lui qui avait, déjà, suscité l’année dernière toute une polémique en affirmant, dans une vidéo d’une trentaine de minutes, qu’il détenait des données confidentielles et dangereuses sur les assassinats politiques en Tunisie. Quelques semaines après il revient sur ses propos pour dire qu’il était dans une situation psychologique difficile voire dépressive ce qui lui a permis d’éviter toute poursuite judiciaire.
Sur les ondes d’une radio privée Moez Ben Gharbia affirmait tout haut avoir subi des pressions et qu’il allait dénoncer ceux qui en sont à l’origine dans les deux jours.
La question qui se pose et dont la réponse aurait évité toutes les interprétations aussi saugrenues soient-elles, c’est pourquoi les gens d’Attassia refusent-ils de dénoncer les parties concernées par cette affaire puisqu’ils n’ont pas hésité à dévoiler ces prétendues pressions?
Savent-ils que taire ce genre d’informations ne sert nullement la liberté d’expression et de presse mais profite plutôt à des intérêts étriqués et rêves déçus de certains ?
Ils doivent se rendre à cette évidence que rien ne sert de cacher la vérité, quelle qu’elle soit, même quand elle peut concerner les hautes sphères du pouvoir et que refuser de dénoncer les fauteurs ne peut qu’affecter les prises de positions de la corporation.
Pourvu que ce ne soit un nouveau tir à blanc qui, peut être, a provoqué un buzz autour de cette affaire de censure mais qui constituerait, à coup sûr, un autre revers pour la notoriété et la crédibilité de ses auteurs.