L’engagement du gouvernement d’union nationale en matière de lutte contre la corruption est très fort, selon Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, avec la société civile et chargé des Droits de l’Homme. « L’Exécutif a octroyé au pouvoir judiciaire les outils nécessaires pour faire face à ce fléau », déclare-t-il en marge de sa participation à une conférence de presse tenue ce jeudi 18 mai 2017.
D’après le ministre, l’engagement de l’État lui a valu des attaques de la part des lobbys et des barons de la corruption. « La nouvelle loi, approuvée en commission et bientôt présentée en plénière, renforcera le rôle de l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption (INLUCC) en matière de lutte contre la corruption », assure-t-il.
Rappelons que le projet de loi a été adopté par la commission de l’organisation de l’administration et des affaires des forces armées le 12 mai 2017. D’après Mohamed Naceur Jbira, président de ladite commission, le texte définit le rôle de l’INLUCC, son organisation, ses prérogatives et son action en matière de lutte contre la corruption.
Malgré l’espoir affiché par Mehdi Ben Gharba ce jeudi, le projet de loi en question semble moins enthousiasmer Chawki Tabib, président de l’INLUCC. « Il [le projet de loi] stipule indirectement la limitation des prérogatives de l’Instance et porte atteinte à son indépendance à travers sa soumission à un contrôle préalable du pouvoir judiciaire. Le texte ne la dote pas non plus de prérogatives portant sur les perquisitions, la saisie et le contrôle des dossiers soumis à la Justice », a-t-il regretté lors de son audition par la même commission, alors qu’il a lui-même participé aux réunions avec le gouvernement pour la préparation du texte.