Dans une déclaration accordée ce vendredi 30 novembre 2018 à Shems Fm, le dirigeant au sein du parti Ennahdha, Mohamed Ben Salem a mis en doute l’authenticité de la plainte déposée par le secrétaire général de Nidaa Tounes, Slim Riahi contre le chef du gouvernement Youssef Chahed, l’accusant de tentative de coup d’Etat à l’encontre du président de la République.
« Qu’on me présente un seul Tunisien qui pourrait croire à cette histoire. Qui pourrait croire que Slim Riahi a porté plainte contre Chahed de son propre gré. »a-t-il insisté.
Par ailleurs, le dirigeant islamiste a tiré à boulets rouges sur le chef de l’Etat. » Béji Caïd Essebsi a demandé le limogeage de Youssef Chahed. Quand Ennahdha a refusé cette demande, il l’a alors accusé d’avoir un appareil secret. BCE s’est imprégné des deux régimes (de bourguiba et de Ben Ali), il est féru du régime présidentiel et n’a pas l’habitude qu’on lui refuse quelque chose. »a-t-il lancé.
Ben Salem, à l’instar de tous les dirigeants nahdhaouis, semble être prêt à tout pour défendre son parti jusqu’à sombrer dans le ridicule pour penser que le président de la république n’a fait que réagir au refus d’Ennahdha. Il est vrai que la confusion règne chez le parti islamiste dont les dirigeants pensent être la source du pouvoir et de l’autorité dans le pays. Cela n’est pas sans nous pousser à se poser, légitimement, la question de savoir qui gouverne ce pays réellement ? Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement tirent-ils leur autorité et prérogatives des bonnes grâces d’un parti politique qui a toujours cru au Califat, et qui a fraîchement connu ce que c’est qu’un Etat, ce que c’est un Parlement, et ce que sont les élections!
En pensant blanchir son parti, d’une accusation qui n’arrête pas de prendre de l’ampleur, Ben Salem n’a fait que l’enfoncer dans le marécage des surenchères et des supputations malveillantes.
Le seul moyen de se défendre est de dire la vérité au peuple quelle qu’elle soit. Et ce n’est pas la plainte de Slim Riahi ou lui même qui vont éclairer les tunisiens sur la réalité des choses.
L’ancien président de l’UPL et nouveau secrétaire général de Nidaa Tounes cherche à s’offrir une certaine légitimité auprès de ceux qui lui ont offert ce poste, oubliant qu’il a fort à faire avec le dossier du Club Africain qu’il a mené à la faillite.