Dans une interview accordée au journal Assabah dans son édition d’aujourd’hui samedi 14 janvier 2016, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité a affirmé que l’Assemblée des Représentants du peuple est aujourd’hui l’un des importants obstacles dont souffre l’instance. Sihem Ben Sedrine a expliqué que le mécanisme devant permettre de combler le vide au sein de l’IVD est l’un des devoirs du Parlement estimant que ce dernier ne doit pas chercher à satisfaire tel ou tel parti politique.
La présidente de l’IVD a affirmé que l’ARP n’a pas comblé le vide au sein de l’IVD depuis 2 ans. Selon elle, ces obstacles auront de mauvaises répercussions sur les activités et le rendement de l’instance.
Dans ce même contexte Sihem Ben Sedrine a indiqué que le tribunal administratif est le deuxième responsable de la perturbation des activités de l’instance. Elle a expliqué que le tribunal a prononcé des jugements dans 51 affaires intentées contre l’IVD pour l’annulation des procédures sans prendre en considération le fond de ces affaires.
En ce qui concerne le troisième obstacle se dressant devant l’instance, Sihem Ben Sedrine a évoqué le service juridique au sein de la présidence du gouvernement qui s’est abstenu de publier les décisions de l’instance. Elle a indiqué que ce service veut jouer le rôle d’un pouvoir de contrôle sur les instances et sur les autorités incontrôlables.
En ce qui concerne les séances d’audition organisées par l’IVD, Sihem Ben Sedrine a affirmé qu’il y aura des témoignages axés notamment sur la question de l’utilisation de l’enrôlement dans l’armée en tant que sanctions contre les étudiants.
Par ailleurs, elle a indiqué que d’ici le mois de mai 2017, il y aura une séance d’audition exceptionnelle dédiée aux individus accusés de dépassements. Elle a dans ce contexte indiqué que toutes les personnes qui auront recours à l’instance vérité et dignité cherchant la réconciliation doivent être protégées par l’instance. « En tant qu’instance de supervision de la justice transitionnelle, nous devons les protéger et nous ne pouvons pas les faire passer dans le cadre des séances d’audition publiques » a-t-elle affirmé.