L’économie tunisienne devrait connaître une croissance modérée de 1,9% en 2024, selon les dernières prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) publiées dans ses perspectives économiques régionales de mai. Cette estimation, légèrement révisée à la baisse par rapport aux 2,5% anticipés en septembre dernier, reflète un contexte économique mondial incertain et des défis domestiques persistants.
Malgré ce ralentissement modeste, la BERD anticipe une reprise progressive de la conjoncture nationale en 2025, avec une croissance du PIB estimée à 2%. Cette embellie attendue s’appuie sur deux piliers majeurs : les efforts de réforme engagés par le gouvernement et la poursuite de l’assainissement budgétaire.
Un assainissement budgétaire indispensable
Les autorités ont engagé un programme de réformes structurelles visant à améliorer le climat des affaires, à stimuler l’investissement et à diversifier l’économie. Ces réformes, bien que nécessaires, prennent du temps à se concrétiser et à produire des effets tangibles sur la croissance.
La consolidation budgétaire demeure une priorité absolue pour le gouvernement tunisien. La réduction du déficit public et de la dette extérieure est essentielle pour stabiliser la situation macroéconomique et créer un environnement favorable à la croissance.
Des risques et des incertitudes à surveiller
L’économie tunisienne reste, au demeurant, vulnérable à un certain nombre de risques, tant internes qu’externes. La hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques, l’évolution de la situation en Ukraine et la volatilité des marchés financiers internationaux pourraient peser sur la croissance et fragiliser la reprise attendue.
Malgré les défis actuels, la BERD reste optimiste quant aux perspectives économiques de la Tunisie à moyen terme. Le pays dispose d’atouts considérables, tels qu’une main-d’œuvre qualifiée, une position géographique stratégique et un potentiel touristique important. La mise en œuvre effective des réformes structurelles et la poursuite d’une gestion budgétaire rigoureuse devraient permettre à la Tunisie de renouer avec une croissance durable et inclusive dans les années à venir.