Biden, Johnson, Macron… Ce qu’il faut retenir des premiers discours de la COP26

« Sauver l’humanité », cesser de creuser « nos propres tombes »… Face au danger du réchauffement climatique et à l’urgence de la situation, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a multiplié ce lundi les phrases fortes devant les dirigeants du monde entier réunis à Glasgow pour la COP26 sur le climat, qui doit durer deux semaines.
Préparant le terrain, les leaders du G20 réunis à Rome ont réaffirmé à l’unisson le week-end dernier l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle – plafond le plus ambitieux de l’accord de Paris -, ajoutant une ambition de neutralité carbone autour du milieu du siècle et la fin des subventions aux centrales à charbon à l’étranger. Mais cela n’a convaincu ni les ONG ni le secrétaire général de l’ONU, qui avait dit repartir de la capitale italienne « avec des espoirs déçus ».
Six ans après l’Accord de Paris, les leaders du monde entier seront-ils au rendez-vous du climat ? Une soixantaine d’entre eux doivent s’exprimer ce lundi, disposant d’un temps de trois minutes pour s’exprimer à la tribune. Emmanuel Macron, Joe Biden ou encore Boris Johnson sont notamment montés à la tribune.
*Boris Johnson met en garde contre la « colère et l’impatience » en cas d’échec
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, en ouvrant le sommet qui lance la COP26, a donné le ton. Un échec de la conférence climat de Glasgow déclencherait dans le monde « une colère et une impatience incontrôlables », a-t-il averti.
« Nos enfants, les enfants pas encore nés et leurs enfants (…), si nous échouons, ils ne nous le pardonneront pas », a-t-il insisté, reprenant les accusations de « blabla » adressés par la jeune égérie suédoise Greta Thunberg aux dirigeants du monde. « L’humanité a longtemps joué la montre sur le climat. Il est minuit moins une sur l’horloge de l’apocalypse. Nous devons agir maintenant », a-t-il exhorté.
*Macron appelle au respect des engagements
Emmanuel Macron, qui comme les autres leaders disposait de trois minutes pour s’exprimer, a largement débordé en prenant la parole pendant 11 minutes. « Nous sommes tous conscients de ce que nous sommes en train de vivre », a-t-il souligné d’emblée. Rappelant l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C, il a déclaré : « Nous savons qu’aujourd’hui nous n’y sommes pas. Notre trajectoire actuelle nous amène à 2,7°C. »
Le président français s’est ensuite adressé aux pays les « plus gros émetteurs » de CO2 en retard sur leurs engagements. « La clé pour les 15 prochains jours, ici dans notre COP, est que les plus gros émetteurs dont les stratégies nationales ne sont pas conformes à notre objectif de 1,5 degré rehaussent leurs ambitions dans les 15 jours qui viennent, c’est le seul moyen de recrédibiliser notre stratégie », a-t-il lancé, en allusion à la Russie et la Chine qu’il a déjà citées dimanche.
*Modi promet que l’Inde atteindra la neutralité carbone en 2070
L’Inde, émetteur majeur de gaz à effet de serre, est au centre des débats lors de la COP26. L’intervention du Premier ministre Narendra Modi était donc particulièrement attendue. Celui-ci a affiché, lors des quelques minutes de paroles accordées, l’ambition pour son pays : l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2070, a annoncé Narendra Modi.
« Mes mots ne sont pas que des mots, ce sont les annonces d’un avenir radieux pour nos générations futures. Aujourd’hui, l’Inde se classe au quatrième rang mondial pour la capacité installée d’énergie renouvelable », a-t-il affirmé.
*Pour Biden, une « opportunité économique »
Les intenses efforts menés pour parvenir à une nouvelle économie respectueuse de l’environnement peuvent aussi constituer un atout. Ils représentent une « opportunité incroyable » pour l’économie mondiale, a déclaré le président américain Joe Biden lors de son intervention à Glasgow. « Au sein de la catastrophe grandissante, je pense qu’il y a une opportunité incroyable, pas seulement pour les Etats-Unis, mais pour nous tous », a-t-il déclaré en s’adressant aux dirigeants mondiaux.
Le président américain s’est par ailleurs excusé auprès des dirigeants du monde pour le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris par son prédécesseur Donald Trump. « J’imagine que je ne devrais pas m’excuser, mais je m’excuse pour le fait que les Etats-Unis soient sortis de l’accord de Paris et nous mettent en retard », a-t-il déclaré.
*Le vibrant appel de la Première ministre de la Barbade
La Première ministre de la Barbade a lancé quant à elle un vibrant appel à l’action, soulignant la menace existentielle qui pèse sur les pays les plus vulnérables pour qui dépasser +1,5°C de réchauffement serait une « condamnation à mort ». « Nous voulons exister dans cent ans, et si notre existence signifie quelque chose, alors nous devons agir dans l’intérêt de nos peuples qui dépendent de nous », a déclaré Mia Mottley. « Si nous ne le faisons pas, nous permettrons à la cupidité et à l’égoïsme d’encourager notre destruction commune. »
« Pour ceux qui ont des yeux pour voir, des oreilles pour écouter, et un coeur pour ressentir : pour survivre nous avons besoin (de limiter le réchauffement) à +1,5°C ; 2°C serait une condamnation à mort pour les populations d’Antigua et Barbuda, des Maldives, des Fidji, du Kenya ou du Mozambique, des Samoa et de la Barbade », a-t-elle insisté. Elle a notamment fustigé la promesse, toujours non tenue des pays riches, de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide climat aux pays pauvres, dénonçant un échec « immoral » et « injuste. »
(L’Express)

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