Le secteur financier tunisien traverse une phase délicate, marqué par des contrastes saisissants. Si la solidité de son socle et sa capacité à résister aux chocs extérieurs sont indéniables, des nuages assombrissent tout de même l’horizon.
C’est ce que révèle la 10e réunion de la commission de surveillance macroprudentielle et de la gestion des crises financières. Le secteur bancaire, bien qu’armé de fonds propres conséquents et d’une liquidité confortable, voit sa croissance s’essouffler. Le crédit n’a progressé que de 1,8% sur les neuf premiers mois de 2024. Plus inquiétant encore, le taux de créances douteuses a grimpé à 14%, un signal d’alarme qui ne peut être ignoré.
En parallèle, le marché financier tunisien affiche une certaine vivacité. L’indice Tunindex a bondi de 12,7% en dix mois. Toutefois, ce dynamisme masque une réalité plus sombre : le volume des transactions a chuté de 9,1%, reflétant un environnement économique marqué par les incertitudes.
A contrario, le secteur des assurances se porte bien. Son chiffre d’affaires a crû de 8,2% en 2023, témoignant d’une activité soutenue. La microfinance, quant à elle, poursuit sa progression, avec près de 800 mille bénéficiaires et un portefeuille de plus de 2 milliards de dinars. Il sied de rappeler que la microfinance fait référence à l’ensemble des services financiers destinés aux personnes et aux groupes à faibles revenus, généralement exclus du système bancaire traditionnel.
Le Comité a souligné la résilience du système financier tunisien face aux défis tels que les conflits géopolitiques et le changement climatique. Néanmoins, la nécessité de renforcer la surveillance macroprudentielle, de maintenir des politiques prudentes en matière de distribution de dividendes et de promouvoir l’intégration du climat dans la réglementation a été mise en avant.