Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, journalistes birmans de l’agence Reuters, ont été condamnés à sept ans de prison pour « atteinte au secret d’Etat » aujourd’hui, 03 septembre.
Leur seul crime était d’avoir enquêté sur l’un des massacres de musulmans rohingyas par l’armée birmane.Cherchant à avoir plus d’informations concernant l’assassinat de dix hommes Rohingyas, dans le village d’Inn Dinn, le 2 septembre 2017, ils découvrent que deux d’entre eux avaient été tués par des villageois d’une autre ethnie et les huit restants par l’armée.
Après l’annonce du verdict, Knut Ostby, représentant de l’ONU en Birmanie, a assuré qu’ils continueraient à « demander leur libération ».
Cette décision de la justice birmane intervient dans un climat assez tendu entre la Birmanie et la communauté internationale. En effet, depuis lundi dernier, des enquêteurs de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont demandé à ce que la justice internationale poursuive le chef de l’armée birmane Min Aung Hlaing pour » génocide » , » crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre ».
Les autorités birmanes ne cessent de camoufler le génocide subi par la minorité musulmane en malmenant la presse et en intimidant ceux qui veulent lever le voile sur cette épuration ethnique. A la sortie du tribunal, Kyaw Soe Oo a lancé à la foule de journalistes « le gouvernement peut bien nous emprisonner… mais ne fermez pas les yeux et les oreilles du peuple« .