BLOC-NOTES

L’heure n’est plus au badinage et à la causerie au coin du feu : des charognards rôdent autour des lieux de notre mémoire collective pour en arracher la chair et n’en laisser qu’une  carcasse décharnée. Ceux qui ont mis  le feu au mausolée de Sidi Bou Saïd ou de Saida Manoubia  sont de vulgaires criminels qui ne valent même pas la corde pour les pendre ; seuls des psychopathes manipulés par d’authentiques salauds  sont capables de s’en prendre à des monuments si intimement liés à notre passé et à notre culture. Cette vile semence, gorgée du venin wahhabite, prétend combattre le culte des saints et débarrasser notre pays de l’impiété alors qu’ils ne font qu’y répandre la haine et l’intolérance. Même des compagnons de notre prophète vénéré comme Sidi Sahbi ne sont pas épargnés par ces déséquilibrés et n’eut été la vigilance des forces de l’ordre, son célèbre mausolée à Kairouan aurait été réduit à l’état de cendres. Lancer, hâtivement, des accusations à tel parti ou à telle milice ne servira pas à grand-chose, car seule une mobilisation de toutes les consciences du pays pourra déjouer ce complot contre notre héritage historique. Quand les hyènes comprendront que le Tunisien n’est pas prêt à renier ni son passé ni ses traditions, elles  regagneront les tanières dont elles n’auraient jamais dû sortir.

 

Le Jihadisme recrute parmi les rangs de l’Assemblée constituante. Qui l’eût cru ? C’est une fois de plus, l’ineffable Abderaouf Ayadi qui nous a gratifiés d’une sortie  renversante. Ces derniers temps, on a eu droit à un véritable festival de la part de l’apprenti  Saint-Just ; après ses appels à l’épuration politique et à la reddition des comptes, voilà, maintenant, qu’il s’entiche de  guerre sainte et que des bancs de l’auguste assemblée, il lance le célèbre cri de ralliement « Dieu le veut !». Si nous pensions, un certain 23 octobre, qu’on s’apprêtait, à travers les urnes,  à envoyer à la Constituante des apôtres du Jihad, on aurait préféré se fouler une cheville et rester chez soi. Et dire, pour couronner l’humaine sottise, qu’il s’est même trouvé des élus, ce jour-là, pour applaudir cette bouffée délirante. Une fois vanté les vertus du Jihad, Me Ayadi s’est embarqué dans une violente diatribe contre les élites occidentalisées coupables, selon lui, de tous les maux de notre pays; je préfère penser que mon confrère ne croit pas un instant à sa rhétorique éculée et qu’il s’adonne à l’outrance verbale pour, principalement, faire parler de lui.

 

L’auteur du best-seller  Comment le peuple juif fut inventé, l’historien israélien, Shlomo Sand achève son œuvre de démolition des mythes fondateurs du Sionisme à travers son dernier brûlot « Comment la terre d’Israël fut inventée ». Au terme d’un effort de recherche et d’analyse impressionnant, Shlomo Sand démonte les rouages de la mystification sioniste et prouve de manière irréfutable qu’il n’a jamais existé historiquement de terre d’Israël. Aussi, soutenir que les juifs éparpillés aux quatre coins de la planète n’ont fait que récupérer la terre de leurs ancêtres prend la forme d’une supercherie intellectuelle de premier plan. Si on se souvient  que dans son précédent livre, Shlomo Sand a établi de façon magistrale qu’il n’y a jamais eu de peuple juif mais, tout au plus, un long processus de judaïsation de populations hétérogènes n’ayant aucun lien avec la « terre promise », on prend toute la mesure de l’imposture dont les palestiniens ont fait les frais. Il n’est pas surprenant que cet ouvrage remarquable ait été boycotté par les médias occidentaux ; en effet, à l’heure où l’Etat d’Israël poursuit sans relâche son œuvre de spoliation, les vérités assenées par un historien reconnu sont gênantes. Une d’entre-elles mérite d’être soulignée : La falsification de l’Histoire aura été la plus redoutable  alliée des sionistes  dans leur entreprise de confiscation.

 

Sami Mahbouli

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