Par Sami Mahbouli
Ce n’est pas une partie de plaisir qui attend le nouveau Président ; en dépit du travail honorable accompli par le gouvernement de Mehdi Jomâa, la taille des défis a de quoi impressionner mêmes les caractères les plus trempés. Restaurer le prestige de casino online l’État ne se promulgue pas au Journal Officiel surtout lorsque, pendant plus de deux ans, une Troïka formée de guignols, a rabaissé l’autorité publique à son plus bas étiage. Cette restauration passe, entre autres, par le choix d’un gouvernement composé d’hommes non seulement compétents mais également dotés d’une forte personnalité ; si à la moindre campagne de presse, si à la première manifestation hostile ou si pour ne pas déplaire à un syndicat, le futur chef du gouvernement opte pour la retraite en rase campagne, l’État ne se redressera pas et notre pays continuera à galérer au gré des vagues. Si l’on continue à accepter que la loi soit bafouée allègrement dans tous les secteurs d’activités, si l’on persiste à tolérer l’absentéisme des fonctionnaires et la corruption à tout crin, il ne faudra pas s’étonner que notre croissance reste ridicule et notre risque-pays élevé. Je ne doute pas que le Président Caïd Essebsi est conscient des enjeux et saura choisir une équipe gouvernementale capable de traduire sa vision du redressement de l’État.
Réussir la transition politique constitue un motif de fierté pour chaque Tunisien ; accéder au statut de démocratie émergente n’est pas à la portée de tous surtout quand on considère les autres expériences du « printemps arabe ». Pour autant, rien ne serait plus dangereux que de se griser de ces fragiles acquis. Pour mémoire, je rappelle que des milliers de Tunisiens suivent des stages de barbarie en Syrie ; à nos frontières, un pays est à l’orée de l’implosion ; à l’intérieur, d’obscures officines n’ont pas renoncé à polluer l’esprit de notre jeunesse par une culture rétrograde ; la pauvreté qui se répand chez nous reste le plus fertile terreau du terrorisme et les inégalités régionales le meilleur ferment des révoltes futures. L’imposant chantier du développement économique qui nous attend sera, à ne pas en douter, bien plus difficile à achever que celui de la transition politique.
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