BLOC-NOTES
Par Sami Mahbouli
Un nouveau coup dur a été porté à l’Internationale islamiste suite à la décision du Royaume d’Arabie Saoudite de classer « Les Frères musulmans » comme organisation terroriste. La liste dressée par les autorités saoudienne n’est pas définitive et pourrait s’enrichir de toute entité qui apporterait son soutien, sous quelque forme que ce soit, aux groupes extrémistes ou djihadistes qui sévissent dans le Monde arabe. Le simple fait d’exprimer une sympathie à l’égard de ces groupes peut valoir à son auteur une lourde sanction pénale. Pour l’instant, la filiale tunisienne des « Frères musulmans » n’est pas concernée par cette décision bien que l’on peut imaginer qu’à la moindre incartade son nom serait inséré dans ladite liste. Le bruyant soutien apporté à Morsi et aux siens et les incessants appels à la subversion en Syrie dans les médias proches d’Ennahdha pourraient finir par lui coûter très cher : après s’être donné tant de mal pour gagner en respectabilité sur le plan international et pour effacer le souvenir d’un passé parfois trouble, figurer sur une liste d’organisations terroristes établie par la plus influente nation arabe ne serait pas le signe d’une grande clairvoyance.
Le spectacle qu’offrent ces jours-ci les avocats et les magistrats du pays est tout bonnement lamentable. Ce qui jadis était désignée comme la noblesse de robe se comporte comme de vulgaires palefreniers. Entre les mandats de dépôt bâclés à l’encontre d’avocats et les scènes d’émeutes aux portes d’un juge d’instruction, personne ne sort grandi de ce crêpage de chignon entre les membres de la famille judiciaire. Au lendemain de la Révolution, nous étions nombreux à espérer que la fin de la mainmise du pouvoir sur l’appareil judiciaire puisse conduire à instaurer un climat de coopération et de respect entre juges et avocats. Au lieu de cela, on a assisté à un regain des tensions corporatistes agrémentées d’accusations réciproques de plus en plus véhémentes. Au milieu de cette guerre fratricide, le pauvre justiciable subit le contrecoup de grèves à répétition préjudiciables à ses intérêts. Si l’indépendance de la magistrature doit servir de prétexte à la gabegie et au jusqu’au-boutisme syndical, les pouvoirs publics sont en droit de riposter par la mise en place d’un service minimum ; en effet, dans de nombreux pays avancés, le droit de grève dans le secteur des services publics est tempéré par l’instauration d’un service minimum ; que je sache, la justice est, par excellence, un service public et doit donc se poursuivre pour les toutes les affaires considérées urgentes comme les référés ou les comparutions immédiates.
avocatmahbouli@gmail.com
*héritage en dialecte tunisien