
La conférence a été organisée au terme d’une séance de travail tenue au sein du département de l’énergie avec le directeur de l’exploitation à la division IES (Integrated Energy Services), au sein de la société britannique, Rob Jewkes, en déplacement en Tunisie
L’activité de Petrofac reprendra dans les jours qui viennent, annoncent la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Hela Cheikhrouhou et le gouverneur de Sfax lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 14 février au siège du ministère. Pour la énième fois, la société essaiera de reprendre son activité après plusieurs tentatives avortées.
Cette fois-ci, les responsables du gouvernement semblent être confiants quant au rétablissement de la situation sur l’île de Kerkennah après des mois de blocage qui ont coûté 400 mille dinars par jour à l’entreprise dont 75% reviennent à l’Etat tunisien.
Cette conférence vient suite à la visite d’une délégation de Petrofac Londres chapeautée par son directeur exécutif de la production Rob Jewkes. Celui-ci n’a pas pu être présent à la conférence de presse. Politique communicationnelle de l’entreprise oblige, selon Hela Cheikhrouhou.
La délégation est venue suivre l’état d’avancement des engagements signés avec le gouvernement le 23 septembre dernier. En effet, le gouvernement s’est engagé à réaliser une batterie de mesures dans le but de stabiliser la situation sur l’île et mettre fin aux mouvements sociaux des chômeurs. Malgré le fait que Petrofac n’est pas partie prenante de ces problèmes, les chômeurs bloquent la production à chaque fois qu’ils protestent. Les engagements du gouvernement seront incessamment honorés. Selon le gouverneur de Sfax, récemment nommé, Slim Tissaoui, le gouvernement a signé le 23 septembre dernier avec les différentes parties prenantes de la région un accord comprenant des mesures économiques et sociales visant à rétablir la situation sécuritaire sur l’ile de Kerkennah.
La réalisation de ces engagements est une condition pour le rétablissement de l’activité de Petrofac. Première mesure qui sera appliquée d’ici le fin du mois de février, l’intégration définitive de 260 jeunes dans des entreprises publiques. Ces contrats seront distribués par le nouveau délégué de Kerkennah également nouvellement nommé. D’autres intégrations suivront début 2018 et 2019. « En un temps record nous allons entamer la construction du port Sidi Youssef, un port commercial et de voyage. L’appel d’offres concernant la réalisation du site de dessalement de l’eau de mer sera lancé prochainement en même temps que la création d’une société multidisciplinaire. L’objectif est le développement de la région et trouver des opportunités d’emplois », ajoute le gouverneur. Par ailleurs, dans le cadre de la consolidation du parc du transport, le bateau Habib Achour a été mis en service la semaine dernière. « Nous avons pu instaurer un climat de confiance dans la région et oublier ainsi l’affreux incident quand les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les protestations ». Une erreur qui a été à l’origine de tension et de conflits entre le gouvernement et la population. « Aujourd’hui nous avons rétabli cette confiance et le gouvernement est appelé à traiter différemment ce genre de problèmes. Maintenant, nous comptons sur la société civile dont le rôle est incontournable dans la sensibilisation des citoyens à l’importance des investissements pour l’économie du pays et, notamment, pour la région », souligne encore le gouverneur.
« Ces investissements, Petrofac en est un moteur pour le développement et un levier pour la création d’emploi. Nous comptons sur la conscience et le patriotisme des citoyens pour le rétablissement de la situation sur l’île » et d’ajouter « Maintenant en cas de nouvelles tentatives de perturbations, nous serons obligés d’appliquer la loi » Selon la ministre, la reprise de l’activité du site de Petrofac c’est aussi la reprise de la production du gaz naturel ce qui épargnera à notre Etat l’importation du gaz naturel en devises d’Algérie et épargnera également une pression sur le budget de l’Etat.
« Aujourd’hui l’affaire de Petrofac est suivie de près par les investisseurs étrangers et leur décision d’investir sur le site tunisien en dépendra forcément. C’est dans notre intérêt que le site reprenne son activité « , conclut la ministre.