Le troisième webinaire « Blue Talks » du Club Bleu conforte son succès et son expansion grandissante, plus
de 10 000 personnes ont suivi le débat qui s’est déroulé en semi présentiel le mardi 30 mars 2021 autour
du thème : La mer dans tous ses États.
Ce nouveau rendez-vous du Club Bleu / Blue Club a réuni Asma Shiri Laabidi, Secrétaire Générale des
Affaires Maritimes en Tunisie et Denis Robin, Secrétaire Général de la Mer en France.
Le débat a été lancé via une plateforme immersive 3D, introduit par Rym Benzina, Présidente de La Saison
Bleue. La modération a été assurée par Olivier Poivre d’Arvor ambassadeur des Pôles et des enjeux
maritimes, France.
Dans son intervention, le Secrétaire Général de la Mer en France, Denis Robin a affirmé : « La mer est par
nature, un espace multi polaire, parce que la mer est le support de très nombreuses activités, parfois
complémentaires, parfois concurrentes qui relèvent de disciplines extrêmement variées. La mer est le
support d’activité économique, industrielle, de shipping, de loisir et de détente, à ne pas sous-estimer,
mais c’est aussi le régulateur de l’humanité, de climat… C’est un vivier de biodiversité, d’énergies et de
ressources naturelles. La mer fait appel à toutes les disciplines, toutes les sciences et toutes les
technologies ».
De son côté, Asma Shiri Laabidi, Secrétaire Générale des Affaires Maritimes de Tunisie, est revenue sur la
création de son poste au sein du gouvernement. « La question de création d’un organe de coordination au
niveau de la mer en Tunisie a été une question longuement débattue. Le texte a tardé à être adopté et ce
n’est qu’en 2019 que la création de cette instance a vu le jour. Notre mission c’est d’assurer une vision
nationale stratégique, par rapport à nos attentes et ambitions, pour bien gérer nos espaces maritimes,
mais aussi une mission d’intervention au quotidien, de suivi des travaux des différents intervenants, de
facilitation, de communication et ce, dans le cadre d’une vision globale…. Il est crucial de mutualiser les
efforts, de travailler selon une approche participative entre tous les intervenants, qu’ils soient étatiques,
ou organisations internationales voire groupes de pression émanant de la société civile, pour protéger le
milieu marin, surveiller la biodiversité et également créer un ensemble d’activité écoresponsable qui
permette la croissance. C’est une mission difficile à mener, d’où le besoin de conjuguer les efforts et
mutualiser les moyens… » .
En réponse au choix de ne pas avoir créé un ministère de la Mer en Tunisie, Asma Shiri Laabidi a affirmé qu’un secrétariat général des Affaires maritimes est le choix le plus adapté au système administratif, à la
répartition territoriale et à la composition administrative en Tunisie.
Denis Robin a précisé par ailleurs que le rôle de l’état en ce qui concerne la mer se compose de trois
volets : il s’agit premièrement d’une question de souveraineté avec le système de délimitation territoriale.
Deuxièmement, c’est un rôle de coordination et d’accompagnement des filières économiques maritimes.
Troisièmement, l’État joue un rôle de protecteur du milieu marin. L’État a, dans ce contexte, une
responsabilité de réglementation et de contrôle des mers pour mettre fin à sa dégradation et si possible
restaurer l’équilibre maritime.
Evoquant le projet de création d’un port en eau profonde en Tunisie, Asma Laabidi a affirmé que la décision
a été prise déjà depuis 2018, suite à des années d’étude et que le gouvernement a d’ores et déjà créé une
entreprise publique pour le suivi des travaux. Cependant, la question de l’impact environnemental d’un tel
port se pose toujours et doit être prise en compte.
D’autres aspects des affaires maritimes ont été discutés au cours de ce 3 ème webinaire du Club Bleu, et les
deux secrétaires généraux de la mer ont présenté leurs points de vue sur plusieurs questions, notamment
en ce qui concerne la pollution plastique, la migration clandestine ou encore la vulnérabilité des
ressources marines ainsi que les menaces qui les guettent.
Le webinaire a été clôturé par une volonté mutuelle des responsables en France et en Tunisie de travailler
ensemble afin d’assurer une bonne gestion de la mer et des côtes et d’assurer une coordination entre les
mesures prises sur les deux rives de la Méditerranée.