Depuis la publication du rapport de la commission des droits et des libertés individuelles, les menaces sur les membres de la commission ont fusé. On parle même de menaces de mort qui visent Bochra Belhaj Hmida, présidente de la commission.
Il semble qu’il en faut plus pour faire peur à la députée et activiste de la société civile. « Des lâches », a-t-elle lâché pour qualifier ses détracteurs en marge d’une séance plénière ce mardi 3 juillet 2018. « Le sort du rapport de la commission est entre les mains du président de la République », a-t-elle précisé.
Le rapport, rappelons-le, porte sur des questions très controversées à l’instar de l’égalité successorale, de la peine de mort ou encore de l’homosexualité.
Pour la question de l’égalité successorale, Bochra Belhaj Hmida a précédemment déploré l’impossibilité d’atteindre une égalité totale, compte tenu de la complexité du système d’héritage en Tunisie.
La Commission, selon sa présidente, reste ouverte à toutes les propositions pour « avancer ». Elle a encore du pain sur la planche pour faire passer les principes qu’elle souhaite instaurer dans la société tunisienne.
Il faut aussi rappeler que la commission des droits et des libertés individuelles a bénéficié du soutien de Nidaa Tounes et du Syndicat National des Journalistes tunisiens (SNJT).
Ennahdha, pour sa part, a exprimé son refus des principes évoqués dans le rapport, estimant qu’ils vont à l’encontre des principes de l’Islam. Il faut souligner que Lotfi Zitoun, l’un des ténors du parti islamiste, a voulu sortir du lot en exprimant son soutien et sa solidarité à la députée, qualifiant les propos ayant visé Bochra Belhaj Hmida « d’inacceptables ». « La Tunisie est en train de changer. On veut une Tunisie pour tout le monde », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
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