Emira Rezgui, (Mira pour les intimes), est une personne pour laquelle j’éprouve à la fois une tendresse et une admiration. Les auditeurs de Radio Mosaïque sont sans aucun doute familiers de cette voix off sur les ondes et tous les matins pour un horoscope original. Derrière ses traits lisses de jeune fille bien sage, se cache une artiste aux talents multiples, capable de nous chanter de l’oriental, du blues ou encore le patrimoine musical tunisien à sa manière. On y retrouve un son aux influences afro-cubaines, arabo-andalouses et latino. Partout là où elle chante, elle laisse son empreinte indélébile liée à sa signature vocale si particulière qui nappe agréablement l’ambiance.
Sa voix jazzy est en parfaite harmonie avec le Blues, le latino, le fado ou autres. Une empreinte chaude et généreuse, qui nous entraine irrémédiablement vers les ruelles du Brésil, du Cap Vert, de l’Afrique, du Caire ou de la Tunisie profonde. Sa voix étonnante fait frissonner lorsqu’elle se fait accompagner par la suave guitare de son époux Youssef Lakhoua artiste compositeur de talent. Ce duo a réinventé la délicieuse chanson « Bordguena » à leur façon. Boostée par le public et plusieurs de ses amis, une version personnifiée et le single qui sommeillait est né. Intitulé tout simplement « Bordguena », il est disponible depuis le mois de mai 2014.
Par sa présence scénique et son timbre de voix exceptionnel, Mira ne fait pas que chanter, elle partage avec son public toute la profondeur de son être et sait surprendre à chaque mot qui résonne agréablement à nos oreilles. 40 ans à peine, un premier single qui tourne sur la totalité des ondes des radios.
Impossible de passer à côté de ce visage de la chanson qui sort un peu plus à la lumière. « Bordguena » résonne déjà comme un appel franc et enjoué. Une pleine identité artistique qui touche déjà ceux qui l’ont écoutée.
Après ce single, Mira est en pleine préparation d’un premier album regroupant quelques belles chansons tunisiennes, orientales revisitées, certaines traduites en versions françaises, telles « Ya Zahratan Fi Khayali » de Khemais Ternane chantée par Farid Latrache :« Petite Rose de mes rêves, du jardin de mon espérance, premier amour de mon enfance… ». Dans ce projet d’album, « Zanzibar », écrite et composée magnifiquement par Youssef Lakhoua, nous fera rêver et danser sur des rythmes afro-cubains. La limpidité de l’élocution de Mira, les changements de tonalité, la diversité des textes, donnent cette universalité où chacun peut s’identifier. Un public très large est acquis. Une démarche bien séduisante où se dégagent une sincérité et une fraîcheur qui ne laissent personne indifférent. Mira nous confie avec son sourire remplie de fraîcheur : « Mon prochain album, qui sera aussi le premier, se veut complètement ouvert sur le monde, une fenêtre pour découvrir des sonorités nouvelles, des genres nouveaux, tout en restant enraciné dans notre patrimoine tunisien. Cette compilation est le fruit d’une minutieuse recherche réalisée par mon époux Youssef Lakhoua et qui a duré plusieurs années ». Nous avons eu la chance d’avoir eu un avant goût de cet album et nous avons découvert une richesse insoupçonnée du monde latin, andalou et sud américain. « C’est en nous inspirant de toutes ses merveilleuses mélodies que l’originalité a vu le jour », nous affirme l’artiste avec fierté.
Youssef Lakhoua est aussi bien le producteur du single «Bordguena» que du prochain album. Mira est une jolie promesse qu’il faut saluer.
Nadia Ayadi