La rencontre entre Nidaa Tounes et la délégation libyenne, présidée par le consul libyen à Sfax, a suscité de nombreuses interrogations. Intervenant dans Midi Show de ce lundi 19 juin 2017, le chargé des affaires politiques de Nidaa Tounes, Borhène Bsaies, a dénoncé la campagne de dénigrement dont fait l’objet son parti.
Il ne s’agissait aucunement d’une rencontre secrète, encore moins officielle, d’après le journaliste, qui martèle qu’une demande a été formulée par le consul libyen lui-même. « La réunion a eu lieu en avril dernier et nous avons tenu au courant la présidence de la République. Elle n’était pas secrète. La présence du porte-parole de l’armée libyenne n’était pas certaine », explique-t-il au micro de Boubaker Akacha.
La délégation libyenne, poursuit Borhène Bsais, était venue exposer la situation libyenne et pour obtenir des éclaircissements sur l’initiative du président de la République tunisienne. « Nous leur avons clairement expliqué qu’elle consistait à refuser toute intervention militaire étrangère », dit-il.
« Pourquoi ne pas avoir autant polémiqué lorsqu’une délégation de notre Branche – appellation donnée à Machrou3 Tounes par les dirigeants de Nidaa Tounes d’après Borhène Bsaies – s’était rendue en Libye sans prévenir la présidence de la République ? », s’est interrogé le chargé des affaires politiques de Nidaa. Il était impensable, pour ce dernier, d’organiser des réunions secrètes au siège. « Plusieurs informations publiées par Al Marsad sont erronées. Il n’était nullement question d’une salle d’opération sécuritaire commune ou d’une quelconque liste nominative d’éléments terroristes. Il faut arrêter la surenchère et élever le niveau du débat. Nous n’allons pas communiquer sur toutes nos activités à Nidaa Tounes. La Tunisie a besoin de plus que cela. Si l’on n’élève pas le niveau du débat, le bateau va couler en emportant tout le monde avec lui ! », s’indigne encore Borhène Bsaies.
Le journaliste s’est également emporté lorsque Boubaker Akacha l’a interrogé sur les relations entretenues par certaines parties de Nidaa Tounes avec la faction Fajr Libya. « Et puis quoi encore ? Nidaa Tounes n’a aucun rapport avec la question libyenne. Il faut éviter la surenchère et les rumeurs », déclare-t-il.
D’autre part, interpellé sur l’effritement de Nidaa Tounes, Borhène Bsaies affirme que les dernières démissions s’inscrivent dans la dynamique du parti. « Le parti doit se renouveler. Il peut y avoir des désaccords, mais qu’ils soient exprimés à l’intérieur des instances du parti. Ceux qui appellent à la démission de Soufiene Toubel de la présidence du bloc parlementaire – Zohra Driss – doivent commencer par assurer un minimum de présence à l’ARP et être force de proposition. Nidaa Tounes est le premier parti de Tunisie et nous sommes conscients de de nos lacunes. En aucun cas, nous ne jouerons les victimes », affirme encore Borhène Bsaies.