L’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat a donné ce mardi 17 janvier 2018, le coup d’envoi de son 16ème Congrès national, à son siège à Tunis en présence du chef du gouvernement d’union nationale Youssef Chahed, du représentant personnel du président de la République Lazhar Karoui Chebbi et de représentants de médias tunisiens et étrangers.
À l’issue de ce congrès auquel 2180 congressistes prennent part, un nouveau bureau exécutif national composé de 31 membres devrait être élu. 21 membres de ce bureau exécutif seront élus directement par le congrès lui-même. A la fin des travaux, le nouveau bureau exécutif, une fois constitué, élira le successeur de Widad Bouchamaoui qui a annoncé avoir renoncé à sa candidature pour un troisième mandat pour des raisons strictement personnelles.
Lors de son discours d’ouverture, la présidente sortante, a mis l’accent sur l’engagement de l’UTICA et sa contribution à l’assainissement du climat social en dépit des difficultés économiques que connait le pays.
Elle a toutefois affirmé que les problèmes économiques et les déséquilibres financiers du pays ne peuvent être résolus au détriment de l’entreprise organisée et avec l’augmentation continue des impôts. « La pression fiscale en Tunisie est passée à des niveaux records impactant la compétitivité concurrentielle et même la pérennité de nombreuses entreprises. A cela s’ajoute la détérioration du climat des affaires et la faiblesse des services logistiques liés aux exportations, et la contrebande et les revendications sociales excessives. »
Elle a ajouté que l’entreprise tunisienne a fait d’énormes sacrifices, notamment l’acceptation de l’augmentation exceptionnelle de 7,5% des impôts édictées par la loi de finances de 2017 afin de faire sortir le pays de sa crise. « Mais rien de tout cela n’a été réalisé. Bien au contraire, la loi de finances de 2018 est venue avec de nouvelles charges pour l’entreprise, qu’elles soient fiscales ou sociales. Nous sommes une organisation qui considère le paiement de l’impôt comme un devoir national sacré mais nous refusons à ce que nos entreprises organisées soient détruites à cause de la contrebande. » A-t-elle déploré.
Elle a dans ce contexte affirmé qu’il est grand temps d’appliquer la loi afin de protéger, l’économie formelle, les métiers et secteurs fragiles contre les intrus.
Youssef Chahed annonce une série de mesure au profit du secteur privé
De son coté, le chef du gouvernement Youssef Chahed a annoncé en marge de la séance inaugurale du congrès de l’UTICA, le lancement officiel du programme d’action du gouvernement en vue d’améliorer le climat de l’investissement en Tunisie affirmant que ce programme porte sur deux volets liés à la révisions du système d’octroi des autorisations nécessaires ainsi que des mesures administratives dans l’objectif de faire face à la lourdeur bureaucratique.
Youssef Chahed a dans ce contexte annoncé qu’une liste définitive des projets nécessitant des autorisations pour leur lancement en Tunisie, devrait être élaborée d’ici le 1er février au plus tard. Il a indiqué que tout retard de réponse de la part de l’administration sur les demandes d’octroi d’autorisations sera désormais considéré comme étant un accord préalable.
Le chef du gouvernement a ajouté que la Banque Centrale de Tunisie doit respecter les délais relatifs aux demandes de change de devises vers l’étranger.
Il a par ailleurs indiqué qu’une liste définitive des activités économiques exigeant des autorisations particulières sera rendue publique durant le premier semestre de l’année en cours. Cette liste aura pour objectif de consacrer le principe de la liberté d’investissement. « Il s’agit d’autorisations de lancement de projets liés à des secteurs fragiles telles que la défense et la santé » a-t-il précisé.
Youssef Chahed a ajouté qu’en fonction de ce programme, les mesures administratives nécessaires pour la création d’entreprises seront revues à la baisse pour passer de 9 à 5. Les investisseurs peuvent désormais lancer leurs projets dans des délais allant de 48 à 72 heures.
Le chef du gouvernement a ajouté que ces mesures concerneront également les services logistiques notamment au niveau des ports maritimes particulièrement celui de Radès. « Nous souhaitons limiter les délais de recharge et de contrôle douanier aux ports tunisiens en vue de simplifier les mesures. ». Il a dans ce contexte rappelé que le Conseil Supérieur d’exportation qui vient de voir le jour aura pour premier objectif de multiplier le volume de l’exportation d’ici 2020.
Hichem Elloumi: « plus d’investissement, plus d’exportation,
plus d’emplois »
De son coté, Hichem Elloumi, vice président sortant et candidat pour un nouveau mandat, a affirmé dans une déclaration accordée à Réalités Online a affirmé qu’une fois réélu, il continuera à défendre les entreprises particulièrement les petites et les secteurs que connaissent de grandes difficultés économiques. « Notre programme porte sur plus d’investissement, plus d’exportation, et plus d’emplois. C’est notre rôle. Nous veillerons à continuer à dialoguer avec le gouvernement, avec notre partenaire social qui est l’UGTT et le pouvoir exécutif pour défendre l’économie nationale dans l’objectif de faire sortir le pays de la crise économique aiguë qu’il traverse depuis plusieurs années. » a-t-il affirmé.
Khalil Ghariani : « on doit miser sur le secteur privé,
c’est le futur du pays »
De son coté, Khalil Ghariani, membre du bureau exécutif sortant et candidat pou un nouveau mandat a affirmé que la centrale patronale continuera son chemin en vue de relever les défis dans cette conjoncture assez difficile.
« L’économie nationale fait aujourd’hui face à 3 défis qui sont l’emploi, la qualité et la compétitivité du produit tunisien ainsi que l’exportation. Il est grand temps de gagner de nouveaux marchés extérieurs pour réaliser l’équilibre de la balance commerciale qui connait un déficit abyssal. C’est avec l’amélioration du climat d’investissement que nous pourrons relever ces défis majeurs. Le secteur privé doit être suffisamment pris en considération. Tous les dirigeants du pays doivent soutenir le secteur privé. C’est le futur du pays. » a-t-il lancé.
H.B.H