Boycott de mouton par les Tunisiens : Aïd sans barbecue? Jamais de la vie !

Depuis plus de deux semaines, les Tunisiens, toutes catégories confondues, n’ont pas cessé de répéter en chœur la rengaine du boycott du sacrifice à cause des prix hors de portée. L’appel n’a pas changé d’un iota lorsque la société Ellouhoum a annoncé une légère révision et la fixation à 21.9 DT le kilo !

Cependant, la donne a commencé à changer… Du fond en comble ! Les bêlements qui se faisaient inaudibles durant les dix premiers jours du mois, se font de plus en plus entendre ces derniers jours. Oui, les Tunisiens ne semblent pas pouvoir s’en empêcher ! Ils n’ont pas seulement les yeux plus gros que le ventre, mais plus gros que la bourse ! Celle-ci risque d’ailleurs de rester, bien des mois, percées et vidées ! Cher ou pas cher, la « chaire » de l’agneau sera à table le jour de l’Aïd quitte à accumuler dettes et crédits ! Ce constat on ne le tire pas d’une spéculation, mais des dernières déclarations officielles lesquelles ont dissipé le « mensonge » du boycott et prouvent que face aux lois du ventre, la volonté des Tunisiens fait très souvent pschitt ! De fait, dans une déclaration aux Houssemeddine Touati, directeur général au ministère du Commerce a confirmé les dires de la société Ellouhoum sur la réussite de la vente à El Ouardia. Il a même donné un chiffre : 500 têtes d’ovin sont quotidiennement vendues au point de vente précité.

Viande, si appétissante viande!

Touati a même laissé entendre que le mouton à 21,900 dinars le kilo vif, se vend comme les petits pains ! « Plus de 2.000 têtes ont été vendues, en seulement deux jours depuis l’ouverture de ce point de vente samedi dernier et 500 moutons, en moyenne, sont vendus par jour », a-t-il révélé. L’affluence n’est donc plus à prouver et tout ce qui s’est fait partager sur les réseaux sociaux pour boycotter le mouton de l’Aïd, épargner le cheptel du pays et tout ce tralala perd tout son sens face à la sacralité du rite, mais surtout…face à un bon plat de grillade fumant !

Après tout, dira-t-on, « On finira tous par mourir. Il vaut mieux mourir de plaisir et de ventre plein, que de mourir affamé », dit un vieil adage Tunisien ! On sacrifie le salaire sur l’autel et on se débrouillera, comme toujours, pour arrondir les fins de mois difficiles ! Du moment que la viande est dans le congélateur, tout ira bien ! Joyeux Aïd à toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens.

Abir CHEMLI

 

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