Bras de fer syndicat-ministère de l’Education: Comment sortir de l’impasse ?

 

Le bras de fer entre le ministère de l’Education nationale et le syndicat général de l’enseignement secondaire, a pris un tournant grave et risque de perdurer. Le dialogue semble avoir du mal à reprendre ses droits, à moins d’une surprise de dernière minute.

Les élèves du secondaire ont été contraints à adopter une attitude attentiste. Le déroulement des épreuves qui devaient clôturer le deuxième trimestre de l’année scolaire a été entouré d’un nuage d’incertitudes au regard d’interminables négociations engagées entre le syndicat et le ministère de l’Éducation qui se sont terminées en queue de poisson.

Résultat : la semaine bloquée est prise en otage par les professeurs, qui ont averti de la boycotter. Lundi matin, les professeurs ont répondu à l’appel du syndicat en venant, non pour superviser le déroulement des épreuves, mais pour assurer leurs cours normalement. Dans tout ça, les élèves n’arrivent plus à suivre. Ils n’ont rien compris et, surtout, ne savent plus quoi faire, ni ou donner de la tête. Leur plus grande peur : une année blanche. Et, ils ont décidé de ne plus être le dindon de la farce. Plusieurs élèves, dans plusieurs lycées, y compris à l’intérieur de la République, ont décidé, eux, cette fois-ci, de ne pas suivre les cours, contrairement aux appels du syndicat, mais plutôt de manifester leur désapprobation. Les élèves de certains collèges et lycées de Tunis ont, en effet, organisé, des marches pour exprimer leur dépit, voire  un sentiment étrange de détresse qui commence à les habiter au regard de mouvements sociaux qui ont fini par gagner l’institution éducative et qui risque d’hypothéquer l’année scolaire.

Entre le syndicat et le ministre, rien ne va plus. Par la grève, le syndicat général de l’enseignement secondaire entend tordre le bras à Neji Jalloul, le nouveau ministre de l’Education, afin de l’amener à  accepter « les demandes et revendications matérielles des enseignants dont la « prime de contrôle des examens ».

 

Quel compromis ?

Des revendications matérielles que Néji Jalloul a du mal à satisfaire tout seul. Comment mobiliser environ 205 millions de dinars pour répondre à des revendications, aussi légitimes  soient-elles ? Neji Jalloul a avoué l’incapacité de son département de satisfaire ces demandes.

Tout en considérant les revendications des enseignants de « légitimes », le ministre a appelé le syndicat à donner au ministère suffisamment de temps pour pouvoir parachever l’examen de toutes les revendications qui devraient prendre en considération les difficultés économiques que traverse actuellement le pays.

Face à l’impasse, les négociations ne se sont pas arrêtées pour autant. Pour sauver ce qui peut l’être,  elles se sont  poursuivies au sein du gouvernement  et un semblant de rapprochement des points de vue entre le syndicat et le ministère commence à s’esquisser. Un compromis probable entre  les deux parties est même  annoncé  pour  la fin de la semaine ou, le cas échéant, pour le  début de la semaine prochaine.

Devant  cet imbroglio, les missions de médiation ont pris le relais. Le Président de l’Assemblée des Représentants du Peuple, a convoqué les deux parties,  tout en appelant  à une réunion de dialogue  au sein de la commission des jeunes et des affaires culturelles de l’éducation et de la recherche scientifique de l’ARP.

Aujourd’hui, quel que soit l’épilogue des négociations en cours entre le syndicat et le ministère, il semble que le mal est fait et que cette situation inédite révèle  la profonde crise de tout le système  qui résulte de difficultés mal gérées, de réformes mal pensées et d’une évolution décalée d’un système qui n’arrive plus à trouver les chemins de la qualité et de l’efficacité.

Dans l’état actuel des choses, la grave  crise économique que connait le pays ne permet pas de décrisper la situation et encore moins  d’atténuer la colère du cadre enseignant dont les conditions de travail et matérielles n’ont fait que se dégrader continuellement sans que personne ne se rende compte ou n’agisse pour arrêter cette grave spirale.

N.F

 

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