Brouhaha et lutte de pouvoir : et le Tunisien dans tout cela ?

La guerre fait rage entre le président de la République, Kaïs Saïed, le Chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, et Ennahdha, première force politique de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) avec, à sa tête, le Cheikh Rached Ghannouchi. En fait, il s’agit d’un feuilleton que nous avons fini par apprendre par cœur depuis 2011. Depuis cette date, on ne peut pas dire qu’Ennahdha était absente du pouvoir. Même en 2014, c’est par procuration que le parti islamiste gouvernait. Il était la cause du départ de l’ancien Chef du gouvernement, Habib Essid, et de l’actuel président de Tahya Tounes, Youssef Chahed. Tous les deux n’étaient pas du goût du Cheikh car ils étaient têtus.
Et depuis 2019, bien avant l’accouchement douloureux de l’actuel gouvernement, Ennahdha menait un bras de fer avec Elyes Fakhfakh. Bref, tout cela, le tunisien a fini par l’apprendre par cœur. Et si l’on parlait justement de ce Tunisien ? Où est-il dans tous ces tiraillements et dans cette guerre sans merci entre les différentes sphères du pouvoir ? Où sont passés l’intérêt de la nation et l’intérêt du Tunisien que les partis politiques, dont Ennahdha, n’ont eu de cesse de chanter ?

L’oublié

Le Tunisien, aujourd’hui, subit de plein fouet la crise économique, en plus des conséquences de la crise sanitaire. C’est ce même Tunisien qui fouille les bennes à ordures afin de récupérer les bouteilles en plastique pour les vendre, ensuite, à des prix dérisoires. C’est ce même Tunisien qui s’endette pour subvenir aux besoins des siens. C’est ce même Tunisien qui n’a pas de travail, ou qui a perdu le sien à cause de la crise sanitaire. C’est ce même Tunisien qui a fait la queue, pendant la crise sanitaire, pour récupérer la ridicule aide de 200 dinars. Bref, c’est ce même Tunisien qui se demande : « et moi dans tout cela » ? Quand nos politiques vont-ils finir par comprendre qu’ils sont là pour servir la nation et le Tunisien ? Dans tous les cas, ce n’est certainement pas pour demain. Dans cette guerre acharnée, quoiqu’il se passera, il n’y aura qu’un seul perdant : le Tunisien… comme cela a toujours été le cas.

Fakhri Khlissa

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