Un conseil ministériel restreint s’est tenu hier, présidé par le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, afin d’examiner les préparatifs de la campagne céréalière 2025. L’échange de vues a mis l’accent sur les mesures nécessaires pour assurer une gestion efficace et durable du secteur céréalier, un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire du pays.
Le chef du gouvernement a souligné l’importance d’une préparation logistique, organisationnelle et institutionnelle rigoureuse. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d’évaluer les capacités des différents acteurs à mobiliser les ressources, à moderniser les infrastructures et à améliorer les techniques de stockage pour limiter les pertes. Le secteur céréalier doit s’inscrire dans une vision stratégique renouvelée, capable de s’adapter aux défis climatiques et d’intégrer les avancées numériques, selon le ministre, dont les propos ont été rapportés par la TAP. Parmi les priorités figurent la modernisation des centres de collecte, la révision de leurs modes de fonctionnement et la digitalisation des processus de récolte et de stockage.
Une attention particulière a été accordée à la restructuration de l’Office national des céréales, une réforme approuvée par le président Kaïs Saïed. L’objectif est de doter cet organisme des moyens nécessaires pour assurer une gouvernance efficace et moderniser ce secteur stratégique. Les ambitions affichées incluent l’optimisation des opérations de récolte et de stockage, la préservation de la qualité des céréales, la reconstitution des stocks de réserve, la réduction des importations et la progression vers l’autosuffisance alimentaire.
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, a présenté un ensemble de mesures préventives. Celles-ci comprennent la finalisation de la liste des collecteurs et des centres de collecte dans les zones de production, l’octroi d’avances financières aux sociétés coopératives centrales, ainsi que la création de comités de contrôle dans les centres de collecte et les laboratoires d’analyse. Ces mesures visent à garantir une continuité opérationnelle optimale.
Les données chiffrées présentées lors de la réunion illustrent l’ampleur des enjeux. La capacité totale de collecte est estimée à environ 7,63 millions de quintaux, avec une capacité supplémentaire identifiée de 548 mille quintaux dans les régions de Béja, Siliana, Jendouba, Bizerte, Kairouan et Zaghouan. Ces provinces, qui constituent le cœur de la production céréalière tunisienne, joueront un rôle central dans la réussite de la campagne 2025.
Pour faciliter le transport des céréales, le gouvernement prévoit de renforcer le rôle de la Compagnie nationale des chemins de fer. Une coordination avec le ministère de l’Intérieur a également été évoquée afin de suspendre temporairement la limite de charge maximale des camions à 22 tonnes, dans le but d’optimiser la logistique.
Le gouvernement encourage, au demeurant, la diversification des cultures, en mettant l’accent sur le renforcement de la culture du blé dur et la relance du blé tendre et de l’orge, notamment dans les zones non irriguées. Une révision des mécanismes de soutien financier aux producteurs est également à l’étude pour stimuler la production locale.