Après avoir démenti en Algérie, les fausses informations qui circulaient sur les réseaux sociaux et un média algérien sur un prétendu mauvais traitement de touristes algériens par des hôteliers tunisiens, Saïd Boukhelifa, président du SNAV (Syndicat national des agences de voyages algériennes) s’est déplacé en Tunisie en compagnie de professionnels algériens pour dissiper une fois pour toute tout malentendu autour de cette polémique qualifiée de « tempête dans un verre d’eau » selon lui.
C’était lors d’une conférence de presse organisée par les fédérations professionnelles du tourisme tunisien, la FTAV (Fédération tunisienne des agences de voyages) et la FTH (Fédération tunisienne de l’hôtellerie), à l’occasion de la visite en Tunisie de Saïd Boukhelifa, président du SNAV (Syndicat national des agences de voyages algériennes), invité avec une délégation d’agents de voyage et journalistes algériens. Une rencontre avec la presse venue clôturer 2 journées de tournées entre Yasmine Hammamet, Sousse et Tunis pour voir de près l’accueil réservé aux vacanciers algériens à ce moment précis de la saison estivale dans les stations balnéaires. « Cette visite n’a fait que confirmer ce que nous pensons déjà de la Tunisie. C’est toujours le même accueil la même convivialité. Les algériens se sentent chez eux et dans leur esprit il n’y a pas de frontières entre les deux pays » a remarqué Boukhelifa. Et d’ajouter que selon une étude faite sur les touristes algériens, 85% sont satisfaits de la destination Tunisie. « Les 15% restants sont d’éternels insatisfaits », selon lui, quoique ces insatisfaits ne dépasseraient pas, toujours selon lui, les 5%.
Un bureau d’affaires inconnu au secteur, la source du problème
« A l’origine de l’incident qui s’était produit à Sousse, selon Boukhelifa, un bureau d’affaires de l’ouest de l’Algérie qui a spolié le métier d’agent de voyages sans en avoir les compétences. Il n’a garanti ni le transfert d’argent pour le paiement ni confirmé l’arrivée du groupe de touristes algériens d’où le refus d’accueillir ces touristes par l’hôtelier ce qui est tout à fait légitime. Ce même problème a été constaté à Charm Echeikh en Egypte ». « Nous allons intervenir pour qu’il soit strictement interdit d’exercer dans le tourisme pour un non professionnel du métier. Par ailleurs nous avons relevé des défaillances dans certaines agences de voyages nouvellement créées. Un agrément de première année ne vous donne pas la possibilité de travailler à l’international sans maîtriser le RCP (réservation confirmation et paiement). Nous avons proposé à notre ministre de tourisme algérien tout un programme de réforme du secteur ». Pour l’instant nous ne pouvons que dénoncer ces mauvaises pratiques et c’est au ministère du tourisme algérien de prendre des décisions et d’agir selon la réglementation en vigueur par des sanctions avec la fermeture momentanée ou définitive de ces agences et une poursuite judiciaire en cas de besoin.
Le président du SNAV déplore la récupération de cet incident par un média algérien en mal de buzz sans aucun respect de l’éthique et qui n’est même pas apprécié par les algériens, selon lui. La réaction du syndicat a été immédiate avec la publication d’un démenti affirmant qu’il s’agit d’une campagne insidieuse et malhonnête sans aucun fondement contre la destination tunisienne.
Réorganiser le secteur
Cet incident était une occasion pour que toutes les parties prenantes du secteur des deux pays s’accordent à dire que le secteur a besoin de quelques ajustement et plus de coordination entre les deux pays. Les deux parties ont convenu de mettre en place un projet d’accord pour la restructuration de la gestion des touristes algériens en Tunisie. Ceci se fera à travers des procédures législatives pour régulariser le secteur et mettre fin au secteur informel qui nuit aux professionnels reconnus. Ainsi, pour préserver ce marché qui fait partie du top trois des meilleurs marchés en Tunisie, le touriste algérien devra passer forcement par une agence de voyages algérienne agréée qui passera elle-même par une agence tunisienne agréée pour éviter ainsi tout problème. Les deux parties se sont donné rendez-vous à l’automne pour faire le bilan de la saison et préparer dès à présent au mieux la saison 2019. la SNAV table sur deux millions et demi de touristes algériens, quant à la FTH, elle prévoit trois millions. Cette campagne de dénigrement de la destination pourrait avoir son impact sur le flux des touristes algériens en Tunisie.
Ceci étant, la Tunisie demeure la première destination des algériens, car au-delà des aspects culturels historiques et de voisinage qui unissent les deux pays, la Tunisie représente le meilleur rapport qualité/prix du bassin méditerranéen. C’est ce qui explique également cet engouement pour la destination Tunisie qui sera la destination de choix pour les algériens pour les vingt ans à venir, selon Boukhelifa. A rappeler que les arrivées de touristes algériens depuis le début de l’année en Tunisie ont atteint un nouveau record avec une croissance de 14%.