Si le candidat numéro 1 sur le bulletin, Ayachi Zammel, a choisi de s’adresser aux Tunisiens via une vidéo filmée depuis la prison et que le candidat numéro 2, en l’occurrence Zouheir Maghzaoui a lancé sa campagne depuis la région du Kef en se mêlant aux habitants du Nord, le candidat numéro 3, Kaïs Saïed, a pour sa part entamé sa campagne de façon bien plus discrète.
En effet, c’est via la publication d’un manifeste dimanche 15 septembre, que Saïoed a lancé sa campagne. Un manifeste, qui à la fois résume la ligne politique choisi par Saïed dans la direction de son mandat actuel et qui présente les grandes lignes qu’il promet d’entreprendre à sa reconduite pour un second mandat.
Après avoir reconfirmé que son crédo demeure « le peuple veut », et après avoir fait un bref feed-back expliquant le choix de ses décisions politiques lesquelles se sont articulées sur l’assainissement du pays et sa libération du joug des criminels qui ont « leurré le peuple via le gros mensonge d’une présumée démocratie afin de se partager des intérêts étroits ». S’agissant des mesures du 25 juillet 2021, Kaïs Saïed a déclaré que celles-ci ont été prises dans un souci de « préserver la paix sociale ». Il a rappelé qu’à l’époque, l’on marchait sur un terrain miné où des liens ont été établis entre les différents cercles criminels en Tunisie et à l’étranger (…) « Il viendra peut-être le jour où plusieurs détails seront dévoilés et des révélations seront faites sur les tromperies, les traitrises et les trahisons », lit-on à ce titre. Et d’ajouter que face au pillage des richesses, au détournement des fonds, à la hausse des fléaux de la corruption, du terrorisme et de la violence ainsi qu’à l’infiltration des appareils de l’Etat en vue de les imploser, il a fallu donc prendre « une décision historique » pour sauver le pays et répondre aux attentes des citoyens.
Pour ce qui est de ses promesses électorales, le manifeste de Saïed a affirmé qu’après l’assainissement du pays et des administrations des éléments nuisibles à la nation, il sera désormais temps pour rebâtir le pays en renforçant les services publics de la santé, de l’enseignement, du transport et de la sécurité sociale, « secteurs qui ont été sapés les uns après les autres pendant des décennies entières dans le but de les réduire à néant. « Il est grand temps de bâtir une économie nationale prospère, de reconstruire les institutions et les établissements publics, de mettre en place de nouvelles législations qui permettront à l’Etat de reprendre son rôle social », lit-on sur le dépliant.
Briguant un second mandat, le candidat a déclaré que si les défis sont nombreux, la détermination de les relever demeure encore grande et forte. « Nous n’hésiterons pas à relever tous les défis pour assainir le pays et écarter tous les obstacles quels que soient leur importance ou leur origine, a-t-il dit. Parmi les défis et non des moindres, a-t-il ajouté, celui de garantir le droit à un emploi décent et équitable, de réaliser la stabilité au travail et de respecter le droit légitime de toute personne à une vie décente. « Les demi-solutions ne seront pas acceptées (…). Nous allons compter en premier sur nos propres ressources, surtout que le pays regorge de richesses », lit-on encore.
Fidèle à lui-même, il n’a pas oublié de mentionner la cause de la Palestine, Kaïs Saïed, déclarant que le devoir sacré requiert que les positions fermes et inébranlables pour faire face aux forces de l’occupation sioniste. En s’adressant aux électeurs Tunisiens, il a appelé à « choisir librement, de n’écouter que la voix de la conscience pour poursuivre la lutte pour la libération de la patrie et réaliser les attentes du peuple ».