CAN 2019-Algérie : Les fennecs héros des manifestants

En se qualifiant pour les quarts de finale de la CAN 2019, l’équipe algérienne continue à prendre sa revanche sur son élimination prématurée lors de la précédente édition. Nouveaux favoris de la compétition, les joueurs de Djamel Belmadi sont la fierté d’une Algérie en pleine effervescence. 

Une victoire à l’Algérienne
8 juillet 2019, des chants, des klaxons et des youyous à n’en plus finir… Les rues d’Alger sont remplies. Une ferveur populaire règne à chaque carrefour, celle d’être fier d’être algérien. Mais cette fois-ci, les algériens ne sont pas descendus pour contester un système qui s’écroule, ils sont venus célébrer des héros, leurs héros qualifiés pour les phases finales de la CAN 2019, un exploit manqué lors de l’édition précédente qui avait vu les fennecs éliminés dès la phase des poules. Mis côte à côte, il ne pourrait pas y avoir une image détonante. D’un côté une équipe algérienne de football qui réalise un parcours sans faille, de l’autre un gouvernement qui les multiplie.

Le peuple est fier, heureux de brandir son drapeau et d’en revendiquer l’appartenance. Une chose rare depuis l’éclatement des manifestations dans le pays, qui contestent l’ingérence gouvernementale (rappelons que constitutionnellement, le pays n’a plus de président depuis mardi minuit). La fièvre de la victoire a progressivement contaminé les réseaux sociaux. Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat, des vidéos de célébration fleurissent chaque jour à la gloire de l’équipe algérienne.
Cette ferveur algérienne s’est même ressentie jusqu’en France, où après la qualification en quart de l’équipe des scènes de liesse ont éclaté. a Lyon, à Paris ou à Marseille, les supporters ont célébré la victoire de leur équipe  à leur manière en organisant par exemple un feu d’artifice au rond point de l’Étoile. Une situation qui a quelque peu dégénéré avec le jet de projectiles sur des CRS et la dégradation du mobilier urbain.

Les fennecs, héros nationaux
Une réussite dans cette CAN 2019 qui exalte de plus en plus la population, déjà en révolte depuis le 22 février – date à laquelle ont commencé les contestations contre le cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Pour certains même, les Fennecs algériens tireraient leur confiance et leur force dans cette CAN du succès du Hirak.  Foot et politique sont confondus, si bien que le chant des supporters « La Casa Del Mouradia » s’est transformé en hymne populaire lors de marches pacifiques anti-système. Un texte politique aux airs mélancolique qui dépeint l’état de la jeunesse algérienne désabusée par le gouvernements – cristallisé par « El Mouradia », le palais présidentiel .
En attendant le dénouement des manifestations politiques qui semble plus flou, rendez-vous à 17h pour connaître le sort de l’Algérie contre la Côte d’Ivoire pour ces quarts de finale.

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