Promenade dans un Beyrouth en déliquescence, Les Premiers Jours du reste de leur vie ou encore Ils ont fui la guerre en Syrie… ils sont morts dans les explosions de Beyrouth…, cette série d’articles aux titres évocateurs emmène le lecteur « au bout de l’humanité », salue l’organisme. La récompense reçue par Caroline Hayek, à L’Orient-Le Jour depuis 2014, met également à l’honneur le quotidien libanais francophone lancé en 1924, « ouvert sur les enjeux du monde et soucieux de faire comprendre ce qui se passe au coin de la rue Hamra », ajoute-t-il.
*« Cela nous donne de l’espoir »
« Les journaux sont en train de mourir au Liban et L’Orient-Le Jour fait tout pour résister. Pour toute la rédaction, [ce prix] est encourageant, cela nous donne de l’espoir », a déclaré à Caroline Hayek, également chroniqueuse pour la RTBF et correspondante pour L’Express en France, à l’Agence France-Presse.
Pour le directeur de L’Orient-Le Jour Michel Helou, « ce prix a une saveur unique ». « Longtemps considérée comme la plus riche et la plus libre du Moyen-Orient, la presse libanaise est aujourd’hui faite de désolation. Avec ce prix, nous montrons qu’il est encore possible de faire du journalisme de qualité au Liban et dans la région », a-t-il dit à l’AFP. Selon lui, « remettre l’Albert-Londres à un journal libanais, c’est consacrer l’universalité de la langue française, qui pour nous est aussi une langue libanaise ».
*Albert Londres, père du grand reportage moderne
Le 37e prix de l’audiovisuel, qui récompense le meilleur reportage audiovisuel, est revenu aux journalistes indépendants Alex Gohari et Léo Mattei pour leur film On the line, les expulsés de l’Amérique, produit par Brotherfilms et diffusé sur France 2 et Public Sénat. La photojournaliste indépendante Émilienne Malfatto, qui a commencé sa carrière au quotidien colombien El Espectador puis à l’Agence France-Presse, a reçu le 5e prix du livre pour Les serpents viendront pour toi, publié aux éditions Les Arènes Reporters.
La cérémonie de remise des prix se tenait à Paris, à la Bibliothèque nationale de France (BnF). Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 3 000 euros pour chacun des lauréats, qui doivent avoir moins de 41 ans.
(AFP)