Carthage Cement : Pourquoi l’effondrement de ses valeurs en Bourse ?

carthage cement

 

La cotation des actions de Carthage Cement à la Bourse de Tunis s’est effondrée ces dernières semaines de façon remarquable perdant plus de la moitié. Passant de 4D à 1,900D, alors que la Cimenterie proche de Mornag est actuellement en pleine production.

Il y a lieu de remarquer qu’après la confiscation des actions de Belhassen Trabelsi, l’État est devenu actionnaire à plus de 50% avec plus de 90 millions d’actions sur 170. L’actionnaire de référence de Carthage Cement étant Lazhar Sta.

Il faut dire que l’entrée en production de la cimenterie a été retardée pendant plus de deux ans, ce qui a engendré des surcoûts de sorte que l’investissement s’est élevé à 700 millions de dinars et a été financé en partie par des découverts bancaires outre les crédits moyen terme.

Résultat des courses, l’endettement bancaire a atteint 500 millions de dinars à rembourser en cinq ans au lieu de sept ans vu le retard enregistré par le chantier, ce qui est une “mission impossible”. Il y a lieu de remarquer que Carthage Cement a conquis 14% du marché, la cimenterie occupe le troisième rang avec une production de plus de 800.000 tonnes en sept mois d’activité en 2014. C’est le premier exportateur de ciment avec 140.000 tonnes.

Rappelons que le complexe industriel intégré de Carthage Cement comporte une carrière immense et bien équipée avec une riche palette de produits, une centrale de béton prêt à l’emploi et une cimenterie avec une capacité de production de 1,5 million de tonnes de ciment par an.

La 4e unité, c’est le projet d’usine de fabrication de sacs de ciment qui n’a pu être réalisé faute de financement.

Carthage Cement a réalisé un résultat brut d’exploitation équivalent à 30% de son chiffre d’affaires en 2014, ce qui est tout à fait prometteur selon Radhi Meddeb, président du Conseil d’administration, appelé par l’État à titre volontaire et bénévole pour sauver l’entreprise.

Il faut dire que Carthage Cement emploie 880 ouvriers et cadres dont 200 seraient en surnombre ou presque, recrutés sous la pression des perturbations sociales qui ont suivi les évènements du 14 janvier 2011.

En prévision de la vente éventuelle de la part de l’État au capital de Carthage Cement, diverses rumeurs malveillantes ont circulé dans les milieux de la Bourse sur le sort de l’entreprise dans le but de faire baisser les cours afin de racheter les parts confisquées par l’État à bon compte, le jour où celles-ci seraient mises en vente.

S’ajoute à cela le fait qu’un actionnaire, Slim Riahi, aurait mis en vente la totalité de son portefeuille de 15 millions d’actions. Ce qui aurait provoqué la chute des cours de la société. Une négociation avec les banques est en cours en vue de rééchelonner la dette sur 7 à 8 ans, ce qui permettra de redresser la situation d’une grande entreprise.

R.L.

 

Related posts

Agression au couteau d’une touriste à Djerba: ce que l’on sait

Sidi Hassine : Un différend entre élèves tourne à l’agression à l’arme blanche

Un hommage marquant pour l’engagement de l’UIB en faveur de la parité professionnelle