BLOC-NOTES
L’heure n’est plus au badinage et à la causerie au coin du feu : des charognards rôdent autour des lieux de notre mémoire collective pour en arracher la chair et n’en laisser qu’une carcasse décharnée. Ceux qui ont mis le feu au mausolée de Sidi Bou Saïd ou de Saida Manoubia sont de vulgaires criminels qui ne valent même pas la corde pour les pendre ; seuls des psychopathes manipulés par d’authentiques salauds sont capables de s’en prendre à des monuments si intimement liés à notre passé et à notre culture. Cette vile semence, gorgée du venin wahhabite, prétend combattre le culte des saints et débarrasser notre pays de l’impiété alors qu’ils ne font qu’y répandre la haine et l’intolérance. Même des compagnons de notre prophète vénéré comme Sidi Sahbi ne sont pas épargnés par ces déséquilibrés et n’eut été la vigilance des forces de l’ordre, son célèbre mausolée à Kairouan aurait été réduit à l’état de cendres. Lancer, hâtivement, des accusations à tel parti ou à telle milice ne servira pas à grand-chose, car seule une mobilisation de toutes les consciences du pays pourra déjouer ce complot contre notre héritage historique. Quand les hyènes comprendront que le Tunisien n’est pas prêt à renier ni son passé ni ses traditions, elles regagneront les tanières dont elles n’auraient jamais dû sortir.