Ce qu’il faut retenir de l’interview de Chahed

 Lors d’une interview accordée à la journaliste Ilhem Kettani, ce jeudi 18 juin 2020, sur Al Watania 1, l’ancien chef du gouvernement et président de Tahya Tounes était appelé à répondre à plusieurs questions portant sur l’économie tunisienne et le paysage politique et à démystifier quelques point liés à des affaires de corruption.

En ce qui concerne la crédibilité des chiffres et des indices financiers publiés lors de son mandat et mis en doute par certaines parties, il a affirmé que ces accusations des experts sont adressées aux établissements de l’Etat qui sont responsables des calculs et qu’ils attaquent la crédibilité de toute la Tunisie.  » Ceux qui prétendent que ces chiffres sont inexacts ne connaissent pas le fonctionnement de l’Etat. » a déclaré Chahed.

Il a également indiqué que sans les exploits réalisés lors de son mandat, la Tunisie n’aurait pas pu bénéficier des crédits qu’elle a contractés, récemment. De surcroît, il a rétorqué aux critiques liées à la méthode de calcul du déficit budgétaire en indiquant que son gouvernement a adopté la méthode utilisée depuis des décennies.

Par ailleurs, en ce qui concerne les failles des entreprises publiques, il a annoncé qu’on ne peut pas parler de déficit alors qu’une seule entreprise a présenté ses états.  » Les entreprises publiques est une affaire très complexe et j’ai informé le nouveau chef du gouvernement que c’est le défi principal du moment. » a-t-il ajouté.

Il a, aussi, énuméré les apports de son mandat à l’instar de la baisse du chômage des jeunes diplômés ( de 4 points)  et a indiqué que l’échec des plans de réformes économiques que son gouvernement s’est engagé à réaliser le dépasse et est engendré par la croissance et la conjoncture économique.

En outre, il a déclaré qu’au début de son mandat en 2016, le pays était bouleversé par les attaques terroristes et que son objectif principal était la lutte contre le terrorisme étant donné que le système sécuritaire était instable et exigeait des réformes. « Il n’y a pas d’investissement sans sécurité », a-t-il souligné.

Quant aux démissions de Tahya Tounes, il a exprimé son regret à l’égard de ces départs et a affirmé que le parti a été fondé, depuis un an, et qu’il n’a pas eu le temps de se structurer comme il faut. De plus, il a indiqué que Tahya Tounes est toujours dans la phase d’évaluation et qu’il respecte les choix de ceux qui sont partis.

Dans un deuxième temps, Chahed a commenté sa défaite dans les élections présidentielles et a indiqué qu’il respecte le nouveau gouvernement. Aussi, il a affirmé que l’élargissement n’est pas une priorité, pour l’instant, et a appelé à laisser le temps au gouvernement pour travailler avant de l’évaluer. »Le paysage parlementaire est malheureux…. » a-t-il ajouté.

En ce qui concerne les accusations qui lui ont été adressées et qui s’inscrivent dans le cadre d’affaires de corruption, il a affirmé qu’il y a eu un mouvement de diffamation contre lui et qu’il n’y a aucun procès intenté contre lui. Il a, également, annoncé que personne ne peut nier que la justice est indépendante. 

Au sujet de l’affaire du gendre du président déchu Zine el abidine Ben Ali, il a affirmé que Marouane Mabrouk n’a pas besoin de son aide pour sortir ses biens du gel et qu’il n’a pas assez de pouvoir pour influencer 27 pays de l’UE.

Pour conclure, Chahed a indiqué que les chiffres économiques actuels sont alarmants et qu’il faut mettre en oeuvre un plan national de sauvegarde de l’emploi. Il a, également, conseillé le nouveau gouvernement de se concentrer sur l’export et la gouvernance. Chahed a, aussi, appelé la classe politique à faire une trêve et à penser au post-covid.

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