Le chef du gouvernement Elyés Fakhfakh a accordé ce soir une interview diffusée sur la chaîne nationale Al Watania 1 et sur Hannibal Tv afin de faire le point sur plusieurs points liés aux volets économique, social et sanitaire de la situation de crise engendrée par le covid-19.
En effet, le premier point soulevé lors de cet entretien télévisé était le confinement qui a été prolongé jusqu’au 3 Mai 2020. Selon le chef du gouvernement, cette étape sera suivie par « un confinement sanitaire ciblé » dont les détails et le mécanisme seront divulgués ultérieurement.
Fakhfakh a également annoncé que le couvre feu sera maintenu durant le mois de ramadan entre 20h et 6h en principe afin de permettre aux citoyens de faire les courses avec plus de flexibilité pendant le mois saint et que cette décision sera officiellement annoncée par le chef de l’Etat très prochainement.
Néanmoins, il a informé que les tunisiens seront contraints d’abandonner certains rituels religieux à l’instar du « Tarawih » car les mosquées seront fermées par mesure de sécurité.
Le chef du gouvernement a expliqué que le confinement a été prolongé en dépit de la diminution des cas contaminés récemment afin de maintenir la courbe aplatie.
En effet, il a indiqué que le gouvernement tient à poursuivre la ligne de conduite basée sur la prévention puisque les résultats obtenus jusqu’à maintenant ont été atteints grâce à la vigilance et à la conscience collective.
Il a aussi souligné qu’il faut qu’on s’apprête progressivement à la situation post-confinement. Le prolongement est, selon le chef du gouvernement, une étape primordiale afin de mettre en place toutes les mesures nécessaires à la prochaine étape. En effet, il a affirmé que le gouvernement vise par le biais de cette stratégie à prendre du recul pour analyser observer et agir en connaissance de cause : » Nous sommes en train de considérer les différents scénarios et nous sommes en train de prendre les secteurs et les régions au cas par cas pour élaborer les cahiers de charge adéquats à suivre. », a déclaré Fakhfakh.
De surcroît, d’après le chef du gouvernement, il faut mettre en place une stratégie de coopération solide avec les structures régionales et les municipalités avant de reprendre progressivement le rythme habituel.
Concernant la coopération des cliniques privées , le gouvernement est en train de travailler sur l’optimisation de l’allocation des lits dans les établissements sanitaires publics et privés dans les services dédiés au covid-19. « On est en train de solliciter la contribution de toutes les cliniques privées », a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement a également évalué la stratégie adoptée par l’Etat et a estimé que la réaction des autorités a été efficiente du moment où elles ont pu maîtriser la situation dès le début et maintenir le même rythme jusqu’aux 2 dernières semaines.
Il a aussi expliqué que les gens seront éventuellement contaminés puisqu’il n’y toujours pas de vaccin. De facto, les citoyens seront appelés à s’adapter à la nouvelle situation qui ne concerne pas la Tunisie uniquement.
Par ailleurs, l’Etat continue à fournir des efforts pour lutter contre la propagation du virus en optimisant le nombre des laboratoires et des tests rapides. Néanmoins, cela n’est point évident à cause de la demande accrue des tests qui sont de moins en moins accessibles dans le monde entier.
De fait, dans le cadre de la préparation de l’étape post-confinement, le gouvernement vise d’ores et déjà 1000 tests par jour.
Il est également revenu sur l’inauguration de l’annexe de l’hôpital Sahloul par le ministre de la santé qui a été critiqué car il a violé les règles du confinement. En effet, il a indiqué que Dr El Mekki a fait cette visite de bonne foi en guise de reconnaissance envers les initiatives pareilles. Néanmoins, d’après Fakhfakh, le manque d’organisation est la cause principale de ce malentendu.
Lors de l’interview, Fakhfakh a également été interrogé sur l’affaire du député d’Al Badil et du deal suspect des masques de protection. Par le biais de sa réponse, le chef du gouvernement a proclamé que durant la « guerre » que nous sommes en train de vivre, ces quiproquos sont anodins et a assuré que tout suspect de corruption sera sanctionné. Dans le même contexte, Fakhfakh a rappelé les dommages de la bureaucratie qui représente un frein colossal en Tunisie.
En ce qui concerne les séquelles économiques de la crise, Fakhfakh a indiqué que malgré les contraintes liées à l’économie, la santé des citoyens passe avant tout. Néanmoins, l’Etat a pris en considération les dégâts socio-économiques et a pris, à cet effet, plusieurs mesures à l’instar de la nouvelle tranche d’aides sociales
( des allocations de 200 dinars seront distribuées de nouveau via des cartes mobiles).
De plus, Les artisans et les ouvriers du secteur privé recevront des allocations exceptionnelles 150 dinars. « La situation de l’économie post-confinement sera encore plus difficile mais on va s’en sortir comme on a pu gérer depuis le début de a crise . » a annoncé le chef du gouvernement.
Il a également assuré que le stock alimentaire, l’approvisionnement et les prix sont contrôles notamment en ce qui concerne les produits alimentaires, les carburants et les médicaments.
L’Etat a aussi pris des mesures strictes extrêmes à l’encontre des spéculateurs qui seront annoncées par un décret qui sortira très prochainement ( jusqu’à 6 mois de fermeture du commerce et 3 ans de prison).
En ce qui concerne le déconfinement progressif ou le confinement guidé, les autorisations de déplacements seront prises au cas par cas en fonction des secteurs et des régions. En effet, les secteurs les plus élémentaires et les secteurs stratégiques qui contribuent en grande partie à l’économie ouvriront en premier.
De surcroît, les artisans pourront reprendre leur activité en coordination avec les municipalités.
Aussi, l’épreuve du bac sera maintenue mais reportée au mois de juillet et les cours reprendront à partir du mi-mai.
Le chef du gouvernement a également assuré que l’Etat s’occupe actuellement du rapatriement des tunisiens bloqués à l’étranger et prépare parallèlement des foyers pour les héberger durant la quarantaine.
Pour conclure, le chef du gouvernement a rappelé qu’il s’agit d’une situation exceptionnelle qui est vécue pur la première fois en Tunisie et qui a touché le monde entier et que le peuple est appelé à être conscient de tout cela et maintenir cet état d’esprit .
« Si on garde cet état d’esprit, cette responsabilité cette discipline et cette solidarité, on va y arriver. »