L’affaire d’une éventuelle réouverture du consulat tunisien à Benghazi a provoqué une vive polémique. En effet, sur sa page Facebook, le ministère des Affaires étrangère et de la coopération internationale du gouvernement de l’Est, soutenu par le Parlement libyen, a annoncé que le ministre Abdelhadi Houij a reçu le 7 février, “l’ambassadeur et directeur des services communs au sein du ministère tunisien des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger ainsi que la délégation qui l’accompagnait”. La partie libyenne a indiqué également qu’il a été question de “négocier le renforcement des relations bilatérales et les mesures pour accélérer l’ouverture du consulat tunisien à Benghazi, prévue pour le mois de mars prochain”.
La position tunisienne
Ayant fait couler beaucoup d’encre, la publication de ce communiqué a été désagréablement reçue par des analystes. Ces derniers ont exprimé leur crainte que le message transmis soit nuisible à notre image en tant que pays voisin et allié historique qui a toujours gardé la même distances de parties antagonistes en Libye et qui a toujours appelé à une “Libye unie”.
D’ailleurs, la délégation tunisienne rehaussée par le ministre Nabil Ammar qui a participé au Sommet des Etats membres du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, tenu à Brazzaville le 5 février 2024, a réitéré, dans son discours prononcé à l’occasion, “la position de la Tunisie en faveur d’une solution politique en Libye et sa détermination à œuvrer pour une convergence des points de vue des différentes parties libyennes, et ce, dans l’objectif de parvenir à un règlement pacifique sur la base d’une solution libyo-libyenne, loin de toute ingérence étrangère et permettant de préserver l’unité de la Libye et d’assurer la sécurité et la stabilité pour son peuple frère”.
Manipulation politicienne ?
L’affaire a-t-elle pris plus d’ampleur qu’elle ne le mérite ? D’après une note publiée sur la page officielle de l’ambassade de Tunisie à Tripoli, il s’agit d’une simple “visite technique et administrative effectuée du 2 au 11 février dans l’objectif suivre et contrôler les travaux de restitution du siège du consulat” et ce, en coordination avec le gouvernement de l’Ouest reconnu internationalement et avec lequel notre pays entretient des rapports officiels.
Côté tunisien, et indépendamment de la situation politique compliquée en Libye, les ressortissants tunisiens à l’Est libyen ont besoin d’être encadrés et assistés. Une réouverture imminente du consulat demeure une nécessité absolue loin de tous calculs politico-politicien.
Rappelons que le consulat de Tunisie à Benghazi a été incendié et saccagé, en juin 2012, par des salafistes en signe de contestation contre “l’atteinte au sacré en Tunisie”, ont rapporté des médias libyens.
