La Tunisie est confrontée à une crise économique sans fin. Une étude du Center for Global Development (CGD) révèle que la Tunisie, avec l’Argentine, le Pakistan et le Sri Lanka, est l’un des pays dont les économies se sont le plus détériorées au cours des quatre dernières années.
Une conjoncture toujours minée par le spectre du COVID-19
Les économies émergentes et en développement sont sorties plus frêles des crises qui frappent l’économie mondiale depuis le début de la pandémie de Covid-19. La Tunisie, en particulier, a vu son déficit public passer de 4,6 % du PIB en 2019 à 8,5 % en 2022. La conjoncture affichant des recettes publiques beaucoup trop étiques par rapport aux dépenses est alimentée par une série de moteurs, notamment la pandémie, la guerre en Ukraine et la hausse des prix des matières premières.
L’impasse des négociations avec le FMI
La situation économique de la Tunisie est d’autant plus préoccupante que les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sont en suspens. Les raisons de la stagnation des discussions entre l’exécutif tunisien et le FMI sont les mêmes étant donné que le prêteur multilatéral conditionne l’octroi d’un prêt de 1,9 milliard de dollars à la mise en œuvre de réformes structurelles, notamment la réduction du déficit public et la libéralisation du marché du travail.
Réflexions supplémentaires
L’étude du CGD souligne que les pays émergents sont particulièrement vulnérables aux crises économiques. Ces pays sont souvent caractérisés par une forte dépendance aux importations, une faible productivité et une forte dette publique. La Tunisie est un bon exemple de ces vulnérabilités. Le pays importe plus de 70 % de ses besoins alimentaires et énergétiques. A cela s’ajoute une faible productivité, notamment dans le secteur agricole. Par ailleurs, une des mises en garde à prendre en compte est le niveau de la dette publique tunisienne qui a dépassé les 80 % du PIB en 2023.
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