Dix jours plus tard, Catherine Samba-Panza est nommée par le Conseil national de transition. Mais dans le pays, les tueries continuent. Les milices chrétiennes, les antibalakas, se sont renforcées, et mènent une véritable guerre contre les sélékas et les civils musulmans. Dernier événement en date, samedi dernier, trois musulmans ont été pris pour cibles alors qu’ils étaient en taxi en direction de l’aéroport. Exode massif, camps de réfugiés et crise alimentaire, un véritable bourbier duquel le gouvernement et les forces internationales ont bien du mal à sortir.
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la veille du vote au Parlement et au Sénat français se rapportant au déploiement de forces supplémentaires en RCA, la présidente Samba-Panza enjoint la France : « Ce n’est pas le moment d’abandonner la république centrafricaine ». Elle attend un renforcement des effectifs de l’opération Sangaris, menée par les militaires français sous mandat onusien, soit près de 400 gendarmes et soldats. Alors que les casques bleus ne seront probablement pas envoyés d’ici six mois, les pressions internationales se font de plus en plus fortes sur les Européens. Malgré la promesse de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, d’envoyer rapidement des troupes européennes, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont déjà notifié leur refus. En revanche, l’EUFOR pourrait envoyer rapidement un millier d’hommes qui viendront renforcer les forces restantes à Bangui, la capitale.
La semaine dernière, Ban Ki Moon, Secrétaire général des Nations Unies réclamait devant le Conseil de sécurité, le déploiement « d’au moins 3000 soldats et policiers ». Ajoutant que «les besoins de sécurité dépassent de loin les capacités des troupes internationales déployées actuellement. (…) La population de la République Centrafricaine ne peut pas attendre des mois». Une réunion doit se tenir en début de semaine afin de lever le voile sur les contingents européens et la date de leur déploiement. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a, quant à lui, alerté la communauté internationale sur la hausse du nombre de réfugiés ayant fui vers les pays voisins et a insisté sur la crise alimentaire et humanitaire qui sévit.
«Le nombre croissant de nouveaux arrivants et leurs besoins en vivres et d’autres articles de première nécessité ont causé une hausse des prix et des pénuries de nourriture. Beaucoup vivent dans des conditions précaires, ils manquent de nourriture et d’abris. Les communautés hôtes, hébergent beaucoup d’arrivants, mais les habitants ne peuvent pas partager leurs maisons et leurs ressources avec tout le monde», déclarait Dan McNorton, porte-parole de la HCR.
M.P.