On ne finira pas de s’interroger sur les raisons ayant mené à « une omission » de taille, puisque c’est en tant que telle que l’a définie le président de l’Assemblée des représentants du peuple par intérim, Abdelfettah Mourou.
Ce dernier s’est confondu en excuses, mais le mal est fait, et deux organisations professionnelles « très importantes » selon les dires mêmes de Mourou ont été privées de se faire représenter à cette cérémonie de prestation de serment, assez spécifique, il faut le reconnaître.
On ne finira pas de se poser de réelle questions si ce n’est autre qu’une prise de position à l’encontre des médias et de leurs représentants, le syndicat national des journalistes tunisiens et la fédération tunisienne des directeurs de journaux, puisqu’il s’agit d’eux, ont été exclues de ce moment historique que le pays vit ce jour.
Abdelfettah Mourou ne s’est pas empêché, pour rafistoler la faille, d’exprimer solennellement à l’ouverture de la cérémonie, et publiquement, les excuses de l’Assemblée pour cette omission non intentionnée et soulignera le rôle, « combien important », des journalistes et des médias dans la réussite du processus électoral et par conséquent du processus démocratique du pays.
Dans ce cas, comment expliquer cette omission? Qui croire? le respectable vice-président de l’ARP, assumant pour l’heure la présidence par intérim ou son protocole qui affirme que le SNJT, notamment, n’est pas une organisation nationale et donc non concernée par cette cérémonie?
Ces questions poussent à croire que certains n’ont toujours pas digéré les positions critiques qu’on eu les journalistes et leurs organisations professionnelles à l’encontre de certains partis et parties politiques durant leur passage dans la gouvernance du pays.
Il ne nous échappera pas ici, et pour mémoire, de rappeler au protocole de l’ARP que les deux organisations assistaient aux cérémonies officielles qui se tiennent dans l’enceinte de l’assemblée qui en définitive est celle du peuple et notamment lors de l’investiture du défunt président Béji Caïd Essebsi.
Il est peut être opportun, en ce jour historique, que la liberté d’expression et de presse est le premier grand acquis de la révolution dont Kaïs Saïed, dans son premier discours en qualité de chef d’Etat, a rappelé les fondamentaux et s’est engagé devant le peuple tunisien à respecter et plus encore à préserver. Parmi ces fondamentaux, on ne peut en aucune manière exclure la liberté de la presse.
Les choses ont changé. Que ceux qui pensent que l’on peut faire un seul pas en arrière se corrigent. La liberté acquise, malgré les obstacles érigés durant ces huit dernières années, a survécu. Le combat continue.
A bon entendeur