Contactée par Réalités Online, la députée du bloc patriotique à l’Assemblée des Représentants du Peuple, Sabrine Goubantini, a exprimé ce jeudi 9 août sa sidération de la passivité, la nonchalance et le silence de certains progressistes concernant le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité présidée par Bochra Belhaj Hmida.
La jeune élue a réaffirmé son soutien total aux principes formulés dans le rapport de la Colibe.
En réponse aux appels au référendum lancés par certaines parties dont Ennahdha, Goubantini a indiqué que « ces appels sont illogiques étant donné qu’on ne pourrait pas demander au peuple s’il est d’accord ou pas sur ses libertés individuelles. La question de la liberté est fondamentale. C’est à l’élite de la classe politique de pousser le peuple vers l’évolution des droits et des libertés. En ce qui concerne Ennahdha, je ne suis pas surprise de sa réaction, le contraire m’aurait plutôt étonné. On avait toujours des rapports de force avec ce parti depuis 2012 sur la question des libertés. Ce qui m’étonne c’est la schizophrénie et la frilosité de ceux qui s’autoproclament progressistes. Où sont ceux qui se disent bourguibistes? Où sont les démocrates qui ont déclaré la guerre contre le parti d’Ennahdha quand il était au pouvoir et quand on estimait qu’il avait un projet sociétal islamiste? où sont ces défenseurs de l’Etat civil? On n’a trouvé aucun soutien à la Colibe? Certains pseudo-progressistes se sont laissés emporter eux aussi par la vague de désinformation et de la manipulation concernant le rapport et prétendent qu’il est contraire aux mœurs. C’est pour cela que j’en veux en quelque sorte à la classe politique progressiste. Certains n’ont pas réagi par ce qu’ils ont peur d’Ennahdha, ont des calculs politiques, et s’apprêtent à se ranger de son côté lorsqu’il gagnerait les prochaines élections.
Je préfère perdre les élections contre l’adoption du rapport de la Colibe qui est, rappelons-le, un projet optionnel contrairement à ce que certains prétendent. Notre intention c’est d’adapter la législation à la constitution. Les progressistes doivent prendre leurs responsabilités et avoir du courage pour mettre en oeuvre cette avancée législative. »a-t-elle exprimé.
En réponse au dirigeant islamiste, Mohamed Ben Salem qui a déclaré à Réalités Online, que le président de la République a été induit en erreur par la Colibe, Sabrine Goubantini a souligné que le parti islamiste n’est pas en mesure de parler au nom du président de la République, Béji Caïd Essebsi surtout que ce dernier, était toujours clair au sujet des libertés individuelles.