Ces ennemis d’antan qui deviennent « amis » sous le toit de Tahya Tounes

Sur la scène politique tunisienne, on en voit de toutes les couleurs à l’approche des échéances électorales. Aux dernières nouvelles, même si ça n’en est plus une depuis un certain temps, l’arrivée du dernier né : Tahya Tounes qui est assimilé au Chef du gouvernement, Youssef Chahed, et à la Coalition Nationale à l’ARP.
Qui dit nouvel élan politique, dit aussi changement de position à tout-va. Deux personnalités politiques ont retenu notre attention, et il y en a plusieurs. Karim Helali, ancien directeur central d’Afek Tounes, et Héla Omrane, ancienne nidaïste et farouche opposante au Chef du gouvernement.
Ce qui étonne avec Karim Helali, c’est que ce dernier avait fermement dénoncé le maintien de Mehdi Ben Gharbia, ancien ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, avec la société civile et des Droits del l’Homme, au gouvernement. Il accusait l’ancien ministre de corruption et son parti, avec à sa tête Yassine Brahim, avait promis de présenter les preuves de l’implication de Ben Gharbia dans la corruption. Où sont ces preuves et où sont passées ces accusations ? Aujourd’hui, les deux hommes font partie de la même formation politique pour soutenir le Chef du gouvernement. Tous les deux étaient présents lors du grand rassemblement de Monastir du 26 janvier 2019 au cours duquel Tahia Tounes a été officialisé.

Karim Helali, ancien président du bureau politique d’Afek Tounes.

L’autre figure marquante de ce nouveau parti est Héla Omrane. Anciennement une farouche opposante à Youssef Chahed, celle-ci exprimait un soutien inconditionnel à Hafedh Caïd Essebsi lorsque la crise entre ce dernier et Youssef Chahed avait éclaté. On se souvient encore des déclarations de l’élue en juin 2018. « Le gouvernement a échoué. Le bloc parlementaire [de Nidaa Tounes] réclame un changement profond et le départ de Youssef Chahed », avait-elle dit sur Shems FM. Or, c’est ce même Youssef Chahed, dont elle réclamait le départ hier, qu’elle soutient aujourd’hui sous le toit de Tahya Tounes.
Il est malheureux de constater ce genre de « mercato politique » comme le diraient certains sur la scène politique, où des personnalités semblent être prêtes à tout lâcher dans l’objectif d’apparaître dans les médias et d’accéder au pouvoir. Nous sommes encore à quelques mois des élections législatives et présidentielles. Sans doute, nous aurons d’autres surprises.

Héla Omrane, ancienne députée de Nidaa Tounes et soutien de Hafedh Caïd Essebsi, l’ennemi juré de Youssef Chahed.

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