Un cessez-le feu a été mis en place dans la région d’Idlib au Nord Ouest de la Syrie. Une trêve des bombardements pour la province en guerre depuis 2011.
La date du mercredi 12 juin pourrait marquer la fin d’un des affrontements les plus meurtriers du conflit Syrien. Un communiqué du Centre russe pour la réconciliation des belligérants publié le mercredi 12 juin, a annoncé la mise en place effective, à partir du mercredi 12 juin à minuit, d’un cessez le feu. Une mesure négociée auprès des forces gouvernementales et des insurgés et rendue possible par la médiation de la Turquie et de la Russie.
Bastion de l’insurrection syrienne en 2011 au nord ouest de la Syrie, la province d’Idlib est située à la frontière avec la Turquie. Riche région agricole et axe routier majeur (zone de passage de la M5 qui relie Damas à Alep), elle est la voisine de Lattaquié, le fief du régime des Al-Assad.
Une menace d’insurrection proche que le dirigeant syrien, Bachar Al Assad a souhaité éliminer au plus vite, avec l’appui de la Russie et de l’Iran.
La bataille pour Idlib représente un affrontement hautement symbolique pour les forces gouvernementales de Bachar Al Assad qui considère la région comme un « nid à terroriste », abritant le fief de Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d’Al-Qaida du front Al Nosra mais aussi les dernières forces rebelles anti gouvernementales.
Rappelons que la région avait fait l’objet d’un accord de démilitarisation russo-turc à Astana en septembre 2018 afin de préserver les 3 millions d’habitants qui y vivent. Le répit a été bref dans la zone de désescalade puisque les frappes ont repris en avril 2019, enregistrant un bilan sans appel avec près de 360 morts civils et 150 000 déplacés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) de Londres. Le gouvernement syrien affirme avoir riposté jusqu’à présent aux attaques de Hayat Tahrir al Cham mais les frappes constatées se dirigent vers la zone tampon mise en place par l’Accord d’Astana. Reste à savoir si ce cessez le feu apaisera durablement les tensions qui sévissent depuis bientôt 9 ans dans la province ou si cette trêve n’est qu’une détente brève avant la reprise meurtrière des affrontements.