Si la HAICA a été mise en place pour réguler le paysage audiovisuel, il faut faire de même pour la presse écrite et électronique. Or, c’est un domaine qui, normalement, obéit à la règle de l’autorégulation. Un conseil de la presse est en train d’être mis en place.
Une réunion, tenue le 20 novembre, regroupant des représentants du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), de la Fédération tunisienne des directeurs des journaux (FTDJ) et du Syndicat tunisien de la presse indépendante et de la presse des partis (STPIP), avec l’appui de l’Organisation ARTICLE 19 et en présence de M. Aidan White, expert international, directeur du réseau de journalisme éthique (Ethical journalism Network, EJN). L’objectif étant de parachever le processus de mise en place d’un conseil de la presse dont la mission est l’autorégulation de la presse écrite.
Il s’agit comme première étape dans ce projet, de créer une commission qui se chargera d’élaborer un Code de déontologie définissant les règles à respecter par les journalistes et les établissements médiatiques dans ce domaine et de préparer un statut pour ce conseil, indiquant ses prérogatives, sa composition et son mode de fonctionnement. La commission devrait finir son travail vers la fin de l’année 2013.
Pouvoir moral
L’idée d’un conseil de la presse n’a pas été acceptée facilement par les gens du métier et notamment par certains partons de presse qui y ont vu une manière de contrôler leur travail et leur adhésion n’est pas garantie. Taieb Zahar, président de la Fédération tunisienne des directeurs des journaux en est conscient, mais il estime qu’il «est plus que nécessaire aujourd’hui d’avoir un conseil de la presse, vu les débordements enregistrés dans le secteur de la presse écrite et le retour des pratiques de diffamation et de règlement de comptes encouragées par de l’argent sale et qu’on croyait révolues après la Révolution». Pour lui, ce n’est pas grave s’il n’y a pas une adhésion massive au début. L’essentiel est que ce conseil soit mis en place et qu’il élabore un Code déontologique.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pousse, lui aussi, vers une rapide création du Conseil de la presse. «Le domaine de la presse écrite et électronique a plus que besoin de régulation. Il ne s’agira pas d’imposer les règles de déontologie, mais d’inviter les professionnels à les respecter. Ceux qui refuseront de le faire, seront stigmatisés», précise la présidente du SNJT, Néjiba Hamrouni.
N’ayant pas de pouvoir de sanction, puisque c’est un organe d’autorégulation, le conseil de la presse ne peut que dénoncer les atteintes à la déontologie et les acteurs responsables, avec l’espoir qu’à la longue ces derniers changeraient d’attitude.
D’ailleurs dans cette réunion, les participants n’ont pas manqué d’appeler «les entreprises de presse et les journalistes à adhérer activement au processus d’autorégulation à travers l’adoption de chartes déontologiques et de codes de conduite capables de rétablir la confiance avec le public et d’instaurer une culture de journalisme éthique», comme l’indique le communiqué final.
H.Z
Luciano Benetton, invite les Tunisiens à participer à son projet artistique !
Luciano Benetton fait partie de ces mécènes qui, après avoir réussi dans le monde des affaires, se sont rendu compte du besoin fondamental de la présence de la culture dans leur vie. Il a très vite compris qu’à travers la publicité, indispensable à toute entreprise, il pouvait véhiculer des messages culturels et sociétaux. Il engagea Oliviero Toscani et grâce aux photos exceptionnelles de ce grand photographe ils ont bouleversé, amusé, choqué et fait réfléchir des millions de personnes à travers le monde de la mode. Chaque photo transmettait un message très fort contre le racisme, l’exclusion et les idées reçues. Luciano Benetton devient très vite mécène en créant La Fabrica, ce laboratoire d’idées et de créativité qui accueille des étudiants du monde entier et à qui il offre à travers des ateliers de formation la possibilité de réaliser des films, des vidéos, des œuvres d’art qui permettront à ces jeunes talents de se faire connaitre. Ce précieux mécène a demandé à rencontrer la Tunisienne Leila Rouissi, commissaire d’exposition, dans sa ville de Trévise. Ils ont discuté de son autre passion, à savoir sa collection d’œuvres d’art qu’il fait circuler à travers le monde. Des États-Unis à l’Amérique du Sud en passant par la Russie, le Japon ou l’Australie, il demande aux artistes de ces différents pays de s’exprimer sur un format de 10 cm X 12 cm. Le même châssis étant remis à tous les participants, des plus célèbres aux plus méconnus. Car «ce format, a-t-il dit, demande à l’artiste de condenser son talent et de ne faire ressortir que l’essentiel». Par conséquent les formats sont uniques, mais repris dans de nombreux catalogues de 500 pages chacun qui rejoindront ainsi, dès leur parution, les plus célèbres musées du monde.
Luciano Benetton a confié à Leila Rouissi, notre commissaire nationale, la collection tunisienne qui regroupera plus de 150 artistes auxquels la chance sera offerte de faire voir leurs œuvres et de se faire connaitre sur la scène internationale, à Venise tout d’abord et ensuite à de multiple évènements artistiques de par le monde.
Grâce à Luciano Benetton, généreux mécène, une extraordinaire opportunité est offerte aux différents artistes tunisiens qui sauront, nous sommes certains, être à la hauteur.
Leila Rouissi, soutenue par le duo Alia Hamza et Nadia Zouari, lance un appel aux artistes qui n’ont pas eu écho de l’événement que leur participation est encore possible. Cependant les œuvres devront être remises au plus tard en Janvier 2014. À vos pinceaux!
Nadia Ayadi