Après la chaotique séance d’audition à l’ARP, jeudi 4 avril 2019, une séance qui n’a d’ailleurs pas eu lieu du fait des chahuts et des protestations successives dans le hall de l’assemblée, Youssef Chahed a décidé de répondre à ceux qui l’accusent, ainsi que son gouvernement de corruption.
Cette réponse a été simple, « nous avons la conscience tranquille et nous allons poursuivre notre combat engagé contre la corruption ».
Cette réaction n’est pas hasardeuse et semble même réfléchie, survenant surtout les accusations lancées par certains députés.
Et c’est en marge de la visite qu’il a effectué à la foire internationale du livre de Tunis qu’il a choisi de répondre à ces accusations qu’il qualifiera de mensongères en précisant que cela ne réussira pas à ébranler ou déstabiliser le gouvernement.
Youssef Chahed, faut-il souligner, était calme et lançait ses piques avec beaucoup d’assurance. « Nous avons été accusé de corruption et même de de coup d’Etat, cela ne nous a jamais affecté car nous avons la conscience tranquille. Les auteurs de ces accusations ne sont autres que ceux qui ont fait de la lutte contre la corruption un fonds de commerce. Le gouvernement s’est engagé concrètement dans la lutte contre la corruption. Ce qui fait qu’ils ont perdu ce fonds de commerce. »
Chahed ne cachera pas, à l’occasion, sa volonté de poursuivre sa lutte contre ce phénomène qui mine l’économie nationale et est à l’origine de sa crise.
Il est clair que Youssef Chahed répondait, particulièrement à Samia Abbou, députée d’Attayar, qui avait tenu au matin du jeud 4 avril, avant l’arrivée de Chahed à l’ARP, une conférence de presse pour lancer des accusations à l’encontre du chef du gouvernement pour avoir promu des cadres de la douane soupçonnés de corruption et de les avoir chargés de lutter contre la corruption.
La députée considère cela comme une complicité avouée dans des actes illégaux.
Rappelant que le trésorier et membre du bureau exécutif du parti de la députée a été condamné vendredi, c’est à dire 24 heures après le fameux réquisitoires devant les médias contre le gouvernement accusé de corruption, à huit années de prison ferme justement pour corruption financière et abus de confiance.
Cela ne doit pas été une bonne nouvelle pour Madame Abbou, qui doit maintenant balayer au sein même de son parti.
En d’autres termes commencer à balayer devant sa porte, il ne reste pas beaucoup de temps pour les échéances électorales.