Lors d’une interview accordée au journal Francais Le Monde, le chef du gouvernement d’Union Nationale Youssef Chahed a affirmé que la Tunisie a payé cher le coût de la transition démocratique. Il a expliqué que l’Etat a beaucoup dépensé après la révolution pour satisfaire les revendications sociales intenses. « L’Etat a dû beaucoup dépenser, il a recruté, il a augmenté les salaires. Et cela a impacté les déficits publics. Aujourd’hui, le défi est économique. Il faut que nous réussissions à remettre de la croissance, à faire du développement inclusif dans les régions intérieures, d’où est partie la révolution. Et nous pensons que notre partenaire, la France, a un rôle important à jouer.« a-t-il affirmé.
Il a dans ce contexte appelé la France et les européens à se mobiliser en faveur de » l’exception » tunisienne.
Youssef Chahed qui s’exprimait en marge de sa première visite officielle en France, a indiqué qu’il est grand temps d’inventer de nouvelles relations entre la Tunisie et la France ajoutant que l’engagement politique de la France avec la Tunisie doit se hisser à un autre niveau en vue de la soutenir dans la réussite de sa transition vers un modèle nouveau.
En ce qui concerne le report des augmentations de salaires dans la fonction publique et l’imposition de nouvelles taxes, Chahed a affirmé qu’il est tout à fait normal qu’un gouvernement d’union nationale prenne des mesures douloureuses pour faire face au déficit des comptes publics et aux difficulté et à situation économique difficile du pays.
Il a dans ce contexte appelé toutes les parties à faire des sacrifices pour sauver les finances publiques.
Youssef Chahed s’est montré optimiste estimant que les différends que connait actuellement son gouvernement avec l’UGTT et l’UTICA seront bientôt réglés grâce au dialogue, « comme c’était le cas dans des situations beaucoup plus complexes ».
En ce qui concerne la corruption, Youssef Chahed a réaffirmé que ce dossier fait partie des priorités de son gouvernement expliquant que c’est un dossier assez compliqué étant donné que la Tunisie souffre de l’économie informelle, notamment dans le Sud avec une frontière libyenne qui fait vivre beaucoup de gens.
« La lutte contre la corruption fait partie des priorités de mon gouvernement. J’y consacre personnellement tous les jours au moins deux heures de mon temps. Ce n’est pas facile car nous souffrons en Tunisie de l’économie informelle, notamment dans le Sud avec une frontière libyenne qui fait vivre beaucoup de gens. Mais nous sommes très motivés. On travaille à identifier et à démanteler les réseaux mafieux. Et il y aura des têtes derrière qui vont naturellement tomber. » a-t-il expliqué.
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