Un rapport de la Banque mondiale publié avant la COP28 alerte sur les risques du changement climatique pour l’économie tunisienne. En l’absence d’action, les pertes de PIB pourraient atteindre 3,4 % d’ici 2030 et 6,4 % d’ici 2050. En d’autres termes, le changement climatique pourrait coûter à la Tunisie 5,6 milliards de dinars par an d’ici 2030, et ce montant pourrait doubler d’ici 2050.Les pénuries d’eau, l’érosion côtière et les inondations seraient les principaux facteurs de ces pertes.
Les pénuries d’eau, un danger pour l’agriculture
La Tunisie est un pays particulièrement vulnérable au changement climatique. Le pays est situé dans une région semi-aride, qui est déjà confrontée à des pénuries d’eau récurrentes. Le changement climatique risque d’aggraver cette situation, en augmentant la fréquence et l’intensité des sécheresses. Les pénuries d’eau auront un impact majeur sur l’agriculture, qui est le secteur le plus important de l’économie tunisienne. L’agriculture représente 9,6 % du PIB et emploie 14 % de la population active. Les pertes de production agricole pourraient entraîner une baisse de la valeur ajoutée du secteur de 15 % d’ici 2030 et de 29 % d’ici 2050.
Le tourisme menacé par l’érosion côtière
Les pénuries d’eau affecteront également le tourisme, qui est un autre secteur important de l’économie tunisienne. Les plages tunisiennes sont des destinations touristiques prisées, mais elles sont menacées par l’élévation du niveau de la mer. L’érosion côtière pourrait entraîner des pertes de terrains touristiques d’une valeur de 1,6 milliard de dollars.
Le rapport de la Banque mondiale recommande à la Tunisie de prendre des mesures urgentes pour atténuer les effets du changement climatique. Parmi ces mesures figurent la modernisation des systèmes d’irrigation, l’adoption de variétés de cultures résistantes à la sécheresse et l’investissement dans des solutions fondées sur la nature, telles que la restauration des zones humides.