– Quatre Tunisiens sur dix, soit environ 37%, se disent conscients de la réalité du changement climatique. C’est la révélation majeure de la dernière enquête du réseau panafricain de recherche Afrobaromètre, intitulée « La perception du changement climatique par les Tunisiens ». Une prise de conscience croissante qui sonne comme un appel à l’action pour les individus, les entreprises et les pouvoirs publics.
L’enquête, menée entre le 25 février et le 11 mars 2024 sur un échantillon représentatif de la population tunisienne âgée de 18 ans et plus, met en lumière une perception claire des impacts du changement climatique. En effet, 77% des personnes interrogées ont constaté une augmentation de la sécheresse et 54% ont observé une dégradation des récoltes. Des constats qui illustrent les effets tangibles du bouleversement climatique sur le quotidien des Tunisiens.
Face à cette situation, un large consensus se dégage quant à la responsabilité collective dans la lutte contre le changement climatique. 80% des Tunisiens estiment que les individus, les entreprises et les gouvernements des autres pays sont les principaux responsables de la situation. Une conscience globale qui s’accompagne d’une attente forte vis-à-vis des pays riches, considérés comme devant assumer un rôle majeur dans la recherche de solutions. Ainsi, 61% des personnes interrogées affirment que les pays développés doivent trouver des solutions pour réduire les effets du changement climatique.
En Tunisie, l’appel à l’action se traduit par une volonté claire d’implication des pouvoirs publics. 85% des Tunisiens estiment que leur gouvernement devrait faire pression sur les pays riches pour qu’ils aident les victimes du changement climatique. De plus, 75% des personnes interrogées souhaitent que le gouvernement prenne des mesures urgentes pour limiter l’impact du changement climatique sur leur vie quotidienne.
Des attentes légitimes qui trouvent un écho favorable auprès des autorités. Selon Mohamed Ben Saïd, représentant du ministère de l’Environnement, les résultats de cette enquête serviront à adapter les mesures adoptées dans le cadre de la stratégie nationale de transition écologique. Une stratégie qui met l’accent sur le changement climatique, la science environnementale, la connaissance et l’éducation.