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Les Emirats arabes unis sont en passe d’obtenir des Etats-Unis la vente de 50 chasseurs furtifs F-35, jusqu’alors refusés aux Etats du Golfe. Le prince héritier Mohammed Ben Zayed récolte ainsi les fruits (amers) de la normalisation des relations du pays avec Israël.
MBZ y est presque. Le département d’Etat américain a donné son feu vert, le 10 novembre à une demande de longue date de Mohammed Ben Zayed, le prince héritier des Emirats Arabes Unis: l’achat du chasseur furtif F-35 de Lockheed Martin. Pour Washington et Abu Dhabi, c’est bien un contrat record qui se profil. Outre les 50 F-35A, estimés à 10,4 milliards de dollars, les Etats-Unis acceptent également de vendre 18 drones de surveillance armés MQ-9B Reaper (2,97 milliards de dollars) et des milliers de missiles, bombes et munitions (AMRAAM, GBU39…), pour un coût estimé de 10,4 milliards de dollars.
« C’est la reconnaissance de l’approfondissement de notre relation, et répond au besoin des Emirats Arabes Unis de capacités aériennes avancées pour dissuader et se défendre contre les menaces croissantes de l’Iran », a indiqué le secrétaire d’Etat Mike Pompeo. Le Congrès américain a 30 jours pour déposer un éventuel veto à ce contrat potentiel de plus de 23 milliards de dollars.
Un feu vert définitif serait un sacré coup fumant pour MBZ. Si la vente se conclut, les Emirats seraient le premier pays du Golfe à disposer du F-35, chasseur de dernière génération qui a multiplié les retards, surcoûts et déboires techniques, mais qui a déjà été vendu à 14 pays à l’export et que l’Arabie Saoudite et le Qatar réclament aussi de longue date. Ils seraient ainsi dotés du même avion de combat qu’Israël, à qui Washington a pourtant toujours garanti, au nom du principe dit du « Qualitative military edge » (QME, avantage militaire qualitatif !?), de disposer d’équipements plus performants que ses voisins de la région.
Last but not least, Abu Dhabi serait également le premier acteur de la région à disposer de drones MALE Reaper, que les Etats-Unis leur avaient jusqu’à présent toujours refusés. Les Emirats, comme l’Arabie Saoudite, s’étaient rabattus sur les drones de surveillance chinois Wing Loong, que Riyad a notamment utilisé sur le théâtre yéménite, et Abu Dhabi sur le théâtre…. libyen.
(Challenges)