Lors d’une séance d’audition tenue mardi 16 mai à l’Assemblée des Représentants du Peuple sur la situation économique et financière du pays, le gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari a déclaré que tous les facteurs contribuant à l’inflation excessive, sont à présent existants en Tunisie et que le pays connaîtra une période d’inflation dangereuse.
Le gouverneur de la BCT a indiqué que la hausse légère du taux de croissance de 2.1% du PIB est un « bon indice » sauf que l’enjeu réel est de savoir préserver son dynamisme.
Par ailleurs, il a expliqué que la situation économique est compliquée. Cette complication est selon lui, liée à plusieurs facteurs notamment la situation du marché des changes.
Ayari a nié que l’aggravation de la situation économique est liée à des déclarations médiatiques ( niant en filigrane l’accusation de l’ex-ministre de l’économie Lamia Zribi d’avoir été à l’origine de la dévaluation du dinar).
En outre, Il a affirmé que l’augmentation du taux d’inflation est « extrêmement » inquiétante surtout que les dernières statistiques révèlent une augmentation allant jusqu’à 6% devant l’augmentation des salaires, la flambée des prix et des rendus.
Il a ajouté que l’équilibre du budget de l’Etat est en rapport avec la politique financière du pays étant donné que le budget de l’Etat et ses rendus provenant des citoyens et des entreprises sont en dinar. Quant à la Banque centrale, son rôle consiste, selon lui, en la procuration de la liquidité bancaire afin que l’Etat puisse financer ses revenus. Plus le budget augmente, plus la pression s’accentue sur le dinar et donc le risque de l’inflation demeure apparent.
Ayari a conclu que le volume de refinancement accordé par la BCT aux banques a atteint un record historique et que si la BCT ne s’occupe plus de la régulation de la liquidité bancaire, les activités de l’Etat auront des entraves.