Dès son accès à la Maison-Blanche, Trump annonce la couleur de sa revanche. Les taxes douanières seront majorées d’au moins 10%. La Chine, pilier central dressé contre l’axe du mal, avertit les Etats-Unis et répond à leur provocation : « Porter atteinte au commerce mondial n’est dans l’intérêt de personne » car les marchandises américaines importées seront, aussitôt, soumises à des mesures de rétorsion. La réciprocité procure la clef. La tonalité, somme toute modérée, de la réaction énoncée par l’Empire du Milieu verse de l’eau sur le feu. A l’heure où l’Amérique exhibe le gendarme du monde, la Chine arbore l’air et les manières du pompier disposé à rassurer le monde entier. Quelle est donc la raison de pareille modération ? Vaste pays, la Chine où scintillent maints joyaux ne craint aucun bateau, fût-il chargé d’armes classiques ou d’engins atomiques. Grande Muraille, voie de la soie et, surtout, Bouddah sont là. Elle parvient à maintenir des liens avec des pays ennemis et prend appui sur sa longue rétrospective historique afin de préserver l’avenir politique. Tel n’est pas le cas de la toute récente Amérique. Aimé Césaire écrivait : « Un peuple sans histoire est un peuple sans avenir ». Dans un monde où « toutes les sociétés sont interdépendantes », écrivait Balandier, la Chine scrute la gesticulation isolationniste. Mais, par la force des choses, Trump esquisse un pas en avant et un bond vers l’arrière.
Il vient de conclure un accord avec le président mexicain. Celui-ci retient, chez lui, le flux de migrants clandestins et Trump désamorcera le conflit exacerbé entre les deux pays. Aujourd’hui, les tensions guerrières incitent les ennemis à songer au compromis.
Russie et Allemagne aideuse de l’Ukraine, reliées par le pipeline gazier, tempèrent les velléités militaires. Par sa montée en puissance, l’axe de la résistance origine la nouvelle ambiance où advient la trêve libano-israélienne de manière soudaine.
Maîtresse de ses nerfs, la Chine surplombe la scène jusqu’ici asservie à l’arrogance américaine.
Les mots du vocabulaire, imprimés sur le dictionnaire, subissent le contre-coup de la transformation planétaire. Jadis, les termes employés par les colons excellent dans l’art d’inférioriser les colonisés.
Nadia Omrane me disait : « Charlotte, ma mère, appelait “bourricots” les employés à la ferme de son père ». De même, le mot « chinoiserie » permet de ravaler un peuple entier fourré aux bas-fonds des bizarreries. Maintenant, la Chine, propulsée à l’avant-scène diplomatique, économique, militaire et artistique, vide le mot « chinoiserie » du sens colporté par les tenants de l’imbécilité. Le 20 décembre 2023, Emmanuel Macron dit : « Nous continuons d’agir contre des groupes terroristes qui sont en train de soutenir le Hamas parce qu’il y a une forme internationale du terrorisme dans la région ».
Le sociologue israélien Baruch Kimmerling répond à ce propos idiot de Macron. Gaza donne à voir le « plus grand camp de concentration de l’histoire ».
Eu égard aux sinistres producteurs de ce lugubre mouroir, les médiateurs sans foi ni loi tel David Poujadas se placent au niveau zéro de la documentation et de l’investigation. La roublardise des génocidaires n’admet aucune frontière.
Au Liban, l’accord de cessez-le-feu maquille l’invariant de l’expansion. Maintes fois violé aussitôt paraphé, il charrie le marqueur de la perpétuelle terreur. L’objectif à peine masqué demeure l’évacuation de la terre usurpée une fois les Palestiniens dégagés. La trêve colporte une diversion, le temps de reprendre souffle pour l’inexorable extension de la colonisation.
Entre autres alignés sur l’axe de la résistance, les Houthis l’ont bien compris avec leur proclamation de continuer à tirer sur Gaza occupée.
Les rapports établis entre l’occupation et la résistance traversèrent trois moments charnières. La première phase préconisait le retour des Israéliens aux pays d’où ils venaient, l’Amérique, l’Ethiopie ou la Tunisie.
Puis, à l’instant second, l’OLP propose une Palestine où coexisteraient musulmans, juifs et chrétiens. Enfin, adviendra la solution à deux Etats balayée par le cerbère génocidaire. Avec Netanyahu, il s’agira de « raser Gaza ». Journaliste israélien, Haggaï Matar, vitupère ses congénères tant « ils assassinent des familles entières », écrit-il avec un courage extraordinaire.