La mendicité est un phénomène courant en Tunisie, tant la pauvreté a gagné en ampleur ces dernières années. Il arrive, en effet, que des gangs organisés simulent la pauvreté pour gagner de l’argent. Mais faut-il pour autant insulter et dénoncer la première personne qui semble être en difficultés ?
C’est, en tout cas, ce qu’a fait Chiraz Chedly, une conseillère municipale issue des listes de Béni Watani – parti de Saïed Aïdi -, représentante la circonscription de Hajeb Laâyoun (Kasserine). Sur Facebook, elle a posté une photo dans laquelle on voit une femme pauvre et une autre avec son enfant.
« L’invasion de « béni Helal » ou la mendicité organisée dans toute sa splendeur en famille, à pieds, sur charrettes masquées pour la plupart pour masquer leur identité et ne pas être reconnus. Depuis le sommet de l’État jusqu’aux bases : qu’Allah vous maudit, vous nous avez fait détester nous-mêmes et notre pays », a-t-elle écrit.
Ce sont des propos scandaleux émanant d’une élue qui est pourtant censée trouver des solutions à ce genre de problèmes. N’a-t-elle pas été élue pour faire ce travail ? Que sait-elle de la véritable situation de ces personnes ? A moins qu’il ne s’agit que d’un titre qu’elle voulait obtenir juste pour le prestige, comme l’ont fait tant d’autres « élus » de la République. Son mépris est total pour les classes populaires du pays… Inutile de rappeler à quel point ses déclarations ont scandalisé les Tunisiens. Pour info, l’élue semble avoir supprimé le statut en question. En tout cas, il est introuvable sur son profil Facebook.
F. K
