Un recueil de pensées sans matières grasses !

Notre confrère Lotfi  Lamari, pilier de notre consœur «Hakaek», offre aux mordus des réflexions, une sélection de ses éditoriaux en 208 pages, où la vérité ose dire son nom sans autre cache-face que par l’écrin du Verbe nu. Une belle et originale collection de bons mots ou de bons maux (à vous de choisir), car Lotfi Lamari aime aussi écrire pour l’oreille !

Au-delà d’un style, le journaliste est toujours fidèle à son ton.  L’allure fière, il sait cacher ses sentiments sauf quand il le faut et pour la bonne cause. Lotfi Lamari est un homme discret dont la pensée oscille entre philosophie, théorie politique et critique sociale.

 L’ouvrage que le journaliste a pétri, sans doute durant des centaines de nuits sans sommeil, retrace avec une audace calculée la société tunisienne après sa Révolution. L’auteur aurait voulu que cet ouvrage paraisse une année après, comme pour fêter le véritable changement, si changement il y a ! Sauf que le temps n’a pas arrêté son vol pour être à l’heure.

Témoin de l’histoire ainsi que de la sienne, Lotfi Lamari a réuni tous ses éditoriaux parus à partir du 14 janvier 2011 jusqu’au 14 janvier 2012. Chaque réflexion du journaliste écrivain témoin de son temps est, soit un coup de griffe, soit une caricature critique, soit d’un humour décapant qui peut se transformer en une explosion… de rires ! Le bonheur ne fait pas rire et le temps du bonheur n’est pas encore arrivé ! Le journaliste voit les choses que les autres ne voient pas, il sait attirer dans ses écrits l’attention des masses populaires et des décideurs afin de sortir de ces impasses qui ont poussé le pays dans une situation véritablement problématique.

L’auteur tente d’expliquer les motivations profondes qui ont inspiré sa plume qui se veut sans doute une œuvre de devoir de mémoire, mais également de critique – avec un ton persifleur – pour une société responsable, juste, celle du mérite.

L’ouvrage s’ouvre par «Que s’est-il passé le 14 du mois de janvier dernier ?» et se referme sur «La fille qui a dénoncé les agissements du clan des “Trabelsia” et avait invité le président à quitter le pays, deux mois avant la Révolution.»

Ce livre flamboie de séquences de murmures de nombreuses causes, de différentes crises que vient de traverser le pays,  même si l’auteur tente de distraire le lecteur tout en l’éclairant sur l’histoire qu’il est en train de vivre.

 Et même si certains articles du journaliste passent en silence, ils demeureront une référence dans «Cholestérol» et en caractère gras ! ils représentent un travail journalistique fondamental, un regard précis sur l’histoire.

Le livre est disponible en librairie. A lire absolument. Pour ma part, je n’ai pas lu ce livre, je l’ai bu !

  Nadia Ayadi

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