Chute des migrations irrégulières vers l’UE en 2025

An dinghy is set adrift, abandoned by migrants and refugees on the Mediterranean sea, about 25 miles north of Sabratha, Libya, Thursday, Aug. 18, 2016. At least three people have died on Thursday morning during the sinking of a wooden boat full with migrants as they tried to reach the Italian coasts. (AP Photo/Emilio Morenatti)

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Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon les dernières données de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières, les franchissements illégaux aux frontières de l’Union européenne (UE) ont connu une baisse notable au cours des cinq premiers mois de l’année. Avec 63 700 passages recensés, le total affiche un recul de 20 % par rapport à la même période en 2024. Une tendance qui masque toutefois des réalités contrastées selon les routes migratoires.
Malgré cette diminution globale, la Méditerranée centrale conserve son statut de voie la plus empruntée par les migrants irréguliers. 22 700 traversées y ont été enregistrées depuis janvier, représentant un tiers des arrivées dans l’UE. Une légère hausse de 7 % par rapport à 2024, qui confirme l’instabilité persistante de cette route.
La Libye, plongée dans un chaos politique chronique, reste le principal point de départ. Les départs depuis ses côtes ont même augmenté de manière significative cette année, compensant une chute vertigineuse des traversées au départ de la Tunisie.
Sur le front tunisien, les efforts des autorités portent leurs fruits. Les départs irréguliers ont décliné de près de 90 %, un résultat spectaculaire qui s’explique par le renforcement des patrouilles côtières et des coopérations internationales. Tunis semble ainsi avoir pris le problème à bras-le-corps, réduisant drastiquement le flux de migrants vers l’Europe.
Cette baisse contraste avec la situation libyenne, où l’absence d’un État stable favorise le trafic d’êtres humains. Les passeurs profitent de la vulnérabilité des migrants, souvent soumis à des conditions inhumaines avant même de tenter la périlleuse traversée.
Si l’UE peut se réjouir d’une diminution globale des arrivées, la pression migratoire reste une préoccupation majeure. La route des Balkans, bien que moins médiatisée, continue d’être active, tandis que la Méditerranée orientale connaît également des mouvements sporadiques.
Les experts alertent : la baisse des départs tunisiens ne doit pas masquer les défis à venir. Avec l’aggravation des crises climatiques et économiques en Afrique subsaharienne, l’Europe pourrait faire face à de nouvelles vagues migratoires dans les mois à venir.
En Tunisie, la vigilance reste de mise. Les autorités doivent concilier fermeté et respect des droits humains, dans un contexte où chaque vie en mer est un drame potentiel. Les partenariats avec l’UE, notamment en matière de formation des garde-côtes et de développement économique, seront déterminants pour pérenniser ces résultats.

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