Chute du dinar : pourquoi ne pas avoir limogé Chedly Ayari ?

Le limogeage de Néji Jelloul et de Lamia Zribi  continue à faire couler beaucoup d’encre depuis le 30 avril dernier. Au même titre que le cas de l’ancien ministre de l’Éducation, celui de Lamia Zribi suscite autant d’interrogations. Taoufik Laaribi, membre du bureau exécutif de l’UTICA, s’interroge sur le bien fondé du limogeage des deux anciens ministres.
« Le limogeage souligne l’instabilité du pays. Le ministère des Finances représente un important portefeuille ministériel. Or, Les changements observés presque tous les 6 à 7 mois à sa tête faussent l’évaluation des ministres successifs », déclare-t-il dans l’édition de ce mardi 2 mai 2017 du quotidien Le Maghreb.
L’une des conséquences de cette instabilité à la tête du ministère des Finances, selon Taoufik Laaribi, réside dans l’absence de vision concernant la réforme fiscale. « Chaque ministre arrive avec sa propre vision du sujet », affirme-t-il. La finance, selon le membre de l’UTICA, requiert de hautes compétences. « Le ministre doit maîtriser les enjeux financiers internes et extérieurs. Nous espérons que ce portefeuille ministériel sera accordé aux meilleures compétences tunisiennes neutres, capables de défendre l’intérêt du pays », explique Taoufik Laaribi.
D’autre part, revenant sur le sujet de Lamia Zribi, le membre de l’UTICA souligne que la situation économique du pays ne dépend pas de la ministre. « Elle [Lamia Zribi] a essayé d’apporter une valeur ajoutée dans une conjoncture très délicate, mais elle ne disposait pas de baguette magique et son limogeage ne résoudra pas le problème puisque tous les ministres commettent des erreurs », souligne-t-il.
Interpellé, d’autre part, sur les propos de la ministre qui, selon ses détracteurs, ont conduit à la chute du dinar, Taoufik Laaribi rappelle que la ministre travaillait dans une équipe et qu’elle n’était pas seule. « Pourquoi ne pas avoir limogé Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) ? », s’écrie-t-il, précisant que ce dernier a sa part de responsabilité dans la dégradation du dinar. « Le dossier du ministère des Finances est complexe et épineux », ajoute-t-il.
Taoufik Laaribi considère, à la fin, que le limogeage de Néji Jelloul constitue une manière de satisfaire « quelques revendications déraisonnables, empêchant le gouvernement de se faire respecter ».

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