Les cours du pétrole poursuivent toujours leur plongée pour toucher leur plus bas niveau.
Les prix ont, en effet, chuté sous le seuil symbolique des 60 dollars pour la première fois depuis cinq ans et demi. Pour l’expert international dans le domaine de l’énergie, Ridha Maamoun, c’est une bonne nouvelle pour l’économie tunisienne d’autant que cette réduction aura sans doute un impact positif sur le budget de l’année 2015.
Pour les pays importateurs de pétrole comme la Tunisie, la baisse du prix du baril peut être perçue comme un signe de bonne santé de l’économie tunisienne.
Selon l’expert, la facture des importations énergétiques pourrait être réduite considérablement en 2015 d’autant que la baisse des cours de pétrole en 2014 va, certes occasionner une nette baisse des prix de la production.»
« Cette baisse pourrait même avoir un impact sur le secteur de l’industrie (hors-énergie) », a-t-il encore ajouté.
Les raisons de la baisse
La raison principale avancée par l’expert, est qu’il y a trop d’or noir sur le marché par rapport à la demande.
L’activité et la croissance économique ralentissent et c’est pourquoi la consommation de pétrole a diminué, a-t-il expliqué.
Côte demande, la Chine est devenue le premier importateur mondial de pétrole en 2013, le ralentissement de son économie en 2014 a fait chuter sa demande en pétrole.
A cela s’ajoute le ralentissement économique de la zone euro et des pays de l’OCDE situés en Asie et en Océanie. Ce ralentissement, peut également expliquer une baisse de la demande, d’après le dernier rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie.
« En septembre dernier, l’Agence internationale de l’énergie a abaissé ses prévisions concernant la demande mondiale en 2014 et 2015 »a-t-il soutenu.
Côté offre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé fin novembre de maintenir sa production en dépit de la chute des cours du pétrole.
Les répercussions sur l’économie tunisienne
Pour l’expert, « une baisse de 30 % des prix du baril, devrait se traduire par un surplus de croissance, de 0,8% dans la plupart des économies notamment dans les pays importateurs du pétrole comme la Tunisie.
Les bénéfices des compagnies aériennes vont également augmenter ». « Les bénéfices opérationnels des compagnies aériennes pourraient considérablement augmenter en 2015 grâce notamment à la baisse du prix du pétrole et à une forte augmentation du nombre de passagers » a-t-il renchéri.
Selon Ridha Maamoun, la chute vertigineuse du pétrole aura certainement un impact positif sur le secteur des énergies en Tunisie d’autant que le pays a revu à la baisse sa production nationale de pétrole de 70.000 barils par jour, en 2013, à environ 58.000 barils à fin septembre 2014.
Cette baisse s'explique, selon lui, par des problèmes et des perturbations dans les champs pétroliers tunisiens, dus essentiellement aux mouvements de protestation et la régression de l'investissement dans le secteur de l'exploration et de la prospection.
L’expert a, toutefois, relevé une reprise progressive de l'activité de ce secteur au cours du premier trimestre l'année en 2015.
En 2014, a-t-il rappelé, la subvention de l'électricité et du gaz a été finalement annulée pour les cimenteries. A cela s’ajoute une réduction de 10% de la subvention accordée à certains secteurs opérant dans le domaine des industries manufacturières (textile, industries alimentaires…).
Grâce à ces dispositions, a-t-il encore dit, la valeur de la subvention a été réduite à environ 2,7 milliards de dinars au cours des sept premiers mois 2014. La subvention de l’énergie devrait atteindre, en 2015, environ 1,961 milliard de dinars, a-t-il encore estimé.
S.M